Des chats apprivoisés en Chine il y a 5 000 ans

Crédits : J.-D. Vigne, CNRS/MNHN

Les hommes et les chats co-habitent depuis 11 000 ans. S’il a d’abord été domestiqué au Proche-Orient avec la naissance de l’agriculture, l’histoire s’est répétée en Chine, 3 000 ans avant notre ère, avec la domestication du chat du Bengale, un cousin éloigné du chat sauvage occidental.

Les chats domestiqués répertoriés en Chine étaient-ils le fait d’importations, ou de petits félins avaient-ils simplement été apprivoisés à cette même époque ? Cette question trouve enfin une réponse grâce à une étude publiée dans la revue Plos One, portant sur la découverte en 2001 d’ossements de chats dans de petits villages d’agriculteurs dans la province de Shaanxi, dans le nord de la Chine.

En l’absence d’ADN ancien disponible, les chercheurs ont procédé à une analyse fine de la morphologie des crânes de cinq chats chinois pour déterminer à quelle espèce ils appartenaient. Tous ont été datés entre 3500 et 2900 avant Jésus-Christ, et les chercheurs sont formels, il s’agissait de chats du Bengale (Prionailurus bengalensis), un chat sauvage encore répandu aujourd’hui en Asie orientale et cousin éloigné du chat sauvage occidental (Felis silvestris lybica), qui lui fut apprivoisé en premier.

Mesure de la capacité crânienne à l'aide de riz / © J.-D. Vigne, CNRS/MNHN
Mesure de la capacité crânienne à l’aide de riz / Crédits : J.-D. Vigne, CNRS/MNHN

Le chat est aujourd’hui l’animal domestique le plus courant dans le monde, avec plus de 500 millions de représentants. Tous descendent de la forme africaine et proche-orientale du chat sauvage (Felis silvestris lybica), également en Chine, ce qui signifie que le chat du Bengale a été remplacé par son cousin dans les villages chinois après la fin du Néolithique. L’ouverture de la route de la soie entre l’Occident et l’Orient fait partie des hypothèses pour expliquer ce remplacement.

Crédits : Wikimedia Commons

Source : Plos One