Des astronomes tombent sur le blazar le plus éloigné jamais observé

blazar quasar univers galaxie
Illustration d'un quasar. Crédits : DESY, Science Communication Lab

Des astronomes ont repéré le blazar le plus éloigné jamais observé. L’objet émettait déjà des quantités folles de rayonnement il y a près de treize milliards d’années.

Dans les années 60, en étudiant des points lumineux dans le ciel qui devaient a priori être des étoiles, les astronomes se sont aperçus qu’il s’agissait en réalité d’autre chose. Les analyses du rayonnement émis par ces objets ont en effet révélé des compositions chimiques totalement différentes. Par ailleurs, le décalage vers le rouge (redshift) de ces rayonnements suggérait que ces objets étaient très, très éloignés. Or, des étoiles aussi éloignées ne pourraient émettre autant de rayonnement.

Mais alors, que pouvaient être ces objets incroyablement puissants et lointains ? Au bout de quelques années, les chercheurs se sont aperçus qu’il s’agissait en réalité de noyaux actifs de galaxies. Ces noyaux sont dits « actifs » du fait de la présence autour du trou noir central d’un disque ou d’une sphère de gaz ionisé qui « alimente » les émissions lumineuses observées. Quand un trou noir avale de la matière, il émet en effet énormément d’énergie sous forme de rayonnement électromagnétique (radio, IR, visible, UV, X). Il apparaît alors très brillant.

Dans certains cas, de puissants jets de matière peuvent également émerger du noyau (leur mécanisme de formation n’est d’ailleurs pas encore bien compris). Lorsque l’un de ces jets est dirigé à peu près vers la Terre, on observe alors ce qu’on appelle un quasar. Les blazars sont quant à eux les quasars les plus extrêmes. En effet, le jet qu’ils émettent est véritablement sur la ligne de visée de notre planète.

blazar
Crédits : Capture d’écran YouTube

Le blazar le plus éloigné jamais observé

Aujourd’hui, des astronomes de l’Institut national italien d’astrophysique (INAF), à Milan, annoncent la découverte du blazar le plus éloigné jamais observé. Dans la revue Astronomy & Astrophysics, on apprend que cette incroyable source lumineuse nommée J030947.49 + 271757.31 serait en effet née il y a 12,8 milliards d’années. L’Univers n’était alors âgé que d’un milliard d’années environ.

L’étude nous apprend également que PSO J0309 + 27 (pour faire court) – qui se révèle être la source radio persistante la plus puissante jamais enregistrée dans l’univers primordial – serait alimentée par un trou noir d’une masse égale à environ un milliard de fois la masse de notre Soleil.

Cette découverte est incroyablement intéressante dans la mesure où pour chaque source découverte de ce type, nous savons qu’il doit y en avoir cent similaires.

« Ainsi, à partir de cette observation, nous sommes aujourd’hui capables de dire que durant le premier milliard d’années de vie de l’univers, il existait un grand nombre de trous noirs très massifs émettant de puissants jets relativistes« , explique Silvia Belladitta, principale auteure de l’étude. « Ces résultats imposent des contraintes strictes aux modèles théoriques qui tentent d’expliquer l’origine de ces énormes trous noirs dans notre univers« .

Source

Articles liés :

Voici la quantité de lumière émise par les étoiles depuis le début de l’Univers

Des astronomes localisent la source extragalactique d’une “particule fantôme”

La NASA déniche quelques-uns des plus grands et plus anciens trous noirs de l’Univers