Des astronomes ont découvert l’une des plus vieilles étoiles de la Galaxie

Crédits : Wise, Abel, Kaehler (KIPAC / SLAC)

Des astronomes annoncent la découverte d’une géante rouge très pauvre en métal à environ 35 000 années-lumière de la Terre. Autrement dit, il s’agit de l’une des plus anciennes étoiles jamais découvertes.

Dans l’univers, les étoiles « brillent » grâce à la fusion nucléaire opérée en leur cœur. Il y fait tellement chaud que les noyaux atomiques d’éléments plus légers se combinent pour en créer des plus lourds. Néanmoins au départ, les premières étoiles étaient composées uniquement d’hydrogène et d’hélium (avec quelques traces de lithium). Ces éléments légers créés peu après le Big Bang ont ensuite été disséminés dans l’univers pour former de nouvelles générations d’étoiles. Ce sont ces étoiles qui ont commencé à créer des éléments lourds comme le fer au fur et à mesure.

De fait, l’abondance de ces éléments est un bon indicateur pour déterminer l’âge des étoiles. Un objet riche en fer (et donc composé des restes de nombreuses générations d’étoiles qui l’ont précédé) sera ainsi considéré comme relativement jeune. Et au contraire, un objet pauvre en éléments lourds sera considéré comme très ancien. Riche en fer, notre soleil est à ce titre une étoile relativement jeune âgée de « seulement » 4,6 milliards d’années. On rappelle que l’Univers est quant à lui âgé de 13,8 milliards d’années environ.

Une étoile anémique

Étudier les premières étoiles est très important si nous souhaitons mieux appréhender l’évolution de l’univers. Les premières générations nous sont inaccessibles. Néanmoins, avec un peu de chance, nous pouvons tomber sur des étoiles de seconde ou de troisième génération. Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs annonçait avoir découvert l’une de ces étoiles. Elle s’appelle SMSS J160540.18–144323.1. Or, cet objet présente le taux de fer le plus bas jamais observé dans la galaxie : une partie pour 50 milliards.

« C’est une goutte d’eau dans une piscine olympique« , explique Thomas Nordlander, de l’Université nationale australienne et principal auteur de l’étude publiée dans les Avis mensuels de la Royal Astronomical Society. « Cette étoile incroyablement anémique, qui s’est probablement formée quelques centaines de millions d’années après le Big Bang, a des niveaux de fer 1,5 million de fois inférieurs à ceux du Soleil« .

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L’étoile SMSS J160540.18-144323.1 est très pauvre en métaux. Crédits : Centre de Données Astronomiques de Strasbourg / SIMBAD / PanSTARRS

Après analyses, les chercheurs supposent que cette étoile s’est formée suite à l’explosion d’une étoile de première ou de seconde génération à peine dix fois plus massive que le Soleil. L’explosion n’aurait pas été très impressionnante. Sous l’effet de la gravité, la plupart des éléments lourds auraient donc été réabsorbés par l’objet transformé en étoile à neutrons. Les quelques éléments qui réussirent à s’échapper de son attraction gravitationnelle ont de leur côté été disséminés dans le cosmos, se combinant ensuite avec d’autres éléments légers pour former cette étoile nouvellement découverte.

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