Des astronomes mesurent le « vide local » à côté de notre Galaxie

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Crédits : iStock

Notre Galaxie natale se place à la frontière d’une gigantesque zone de vide. Une équipe d’astronomes a récemment entrepris d’en évaluer les contours, et de déterminer son influence gravitationnelle sur la Voie lactée.

La structure de l’Univers

L’Univers n’est pas statique, bien au contraire. On ne s’en rend pas compte ici sur Terre, mais notre planète orbite autour du Soleil à environ 100 000 km/h. Notre système, lui, tourne autour du centre galactique à environ 230 km/s. Et notre Galaxie elle-même fonce à travers l’espace à la vitesse de 2 millions de km/h. Soit environ 630 km par seconde. Mais comment se fait-il que notre chère Voie lactée aille aussi vite ? Pour le comprendre, il faut prendre du recul. Beaucoup de recul.

La structure de l’Univers s’apparente à une sorte de gigantesque toile cosmique. Les fils de soie sont ici remplacés par des filaments de matières, composés de galaxies se croisant parfois en des points de matière beaucoup plus denses. C’est là que vous retrouvez les amas de galaxies. Car il faut bien se rappeler que dans l’Univers, la matière attire la matière, par le jeu de la gravité. Mais si l’on part de ce principe, cela signifie aussi que de grandes zones de vide sont alors créées.

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La structure du « réseau cosmique » de l’Univers. Les concentrations de galaxies (bleues et blanches) se distinguent nettement des zones plus sombres représentant des « vides cosmiques », avec très peu de matière. Crédits : NASA, ESA et E. Hallman

Une gigantesque zone de « rien »

Et il se trouve que notre Galaxie, la Voie lactée, se trouve en « bordure » de l’un de ces espaces vides. Ça, nous le savons depuis la fin des années 80. Mais du point de vue terrestre, il reste encore aujourd’hui compliqué d’évaluer les contours de cette structure pleine de « rien ».

Il y a quelques années, des chercheurs avaient tout de même estimé que sa largeur était d’environ 146 millions d’années-lumière. Pour cette nouvelle étude, des astronomes de l’Université d’Hawaii se sont appuyés sur les mouvements de 18 000 galaxies. Ils ont ainsi pu construire une carte cosmographique 3D de cette zone de vie, et ont découvert plusieurs choses.

D’une part, les contours de cette zone semblent incroyablement nets. Et non diffus. D’autre part, sa largeur était aujourd’hui d’environ 150 millions d’années-lumière. Plus grande qu’avant donc. Ce qui n’est pas étonnant, puisque la matière attirant la matière, notre chère Voie lactée s’éloigne de cette zone, attirée par le gigantesque amas de la Vierge.

Côté influence, après avoir pris en compte les vitesses attendues induites par l’expansion de l’Univers, les chercheurs ont déterminé qu’environ la moitié du mouvement de notre amas galactique était créé « localement ». Autrement dit, sur les deux millions de km/h enregistrés par le radar, la moitié est à mettre au crédit de l’expansion de l’Univers, et l’autre au crédit à la fois de l’amas de la Vierge qui nous attire, et du vide local qui nous repousse.

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