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Des algues vertes de plus de 500 millions d’années conservées en 3D

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Une vue externe et interne des algues vertes de la fin de l'Édiacarien. Crédits : Shu Chai, Cédric Aria et Hong Hua

Une équipe de chercheurs détaille la découverte de plusieurs fossiles d’algues vertes vieux de plus d’un demi-milliard d’années. Ces fossiles sont minuscules (seulement un demi-millimètre de diamètre), mais ils sont très bien conservés et ressemblent étonnamment à plusieurs espèces modernes. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue BMC Biology.

Parmi les formes de vie précambriennes qui suscitent un intérêt toujours croissant figurent les algues. Dans le cadre d’une nouvelle étude, des paléontologues ont d’ailleurs présenté la découverte de plusieurs de ces organismes exceptionnellement préservés dans la province du Shaanxi (centre de la Chine), datant d’environ 541 millions d’années. À cette époque (fin de l’Édiacarien), la région était baignée d’une mer peu profonde.

Des détails exquis

Certains fossiles, entièrement tridimensionnels, sont étonnamment détaillés. Les rayons X tomographiques et la microscopie électronique ont en effet révélé une moelle caractéristique faite de siphons entrelacés et d’utricules périphériques serrés qui suggèrent que ces fossiles appartiennent au genre Bryopsidales Codium. Ces organismes semblaient également étonnamment comparables aux espèces modernes de ce genre (algues unicellulaires) au niveau de leur structure (bien que plus petits).

On pense généralement que les espèces d’avant l’explosion cambrienne étaient relativement simples. La découverte d’une algue verte aussi complexe datant de plus de 541 millions d’années suggère plus de diversité dans l’Édiacarien que prévu.

« Découvrir quelque chose d’aussi proche de Codium dans l’Édiacarien va probablement repousser cette origine des algues vertes et certainement l’origine de tout le règne végétal plus loin dans le temps« , explique Cédric Aria, de l’Université de Toronto et principal auteur de l’étude publiée dans la revue BMC Biology.

Notez que cette algue verte n’est pas une ancêtre directe des plantes terrestres d’aujourd’hui. À la fin de l’Édiacarien, ces organismes s’étaient en effet déjà séparés de la branche qui allait plus tard donner naissance aux plantes terrestres. Cette nouvelle étude suggère cependant que cette scission s’est probablement opérée plus tôt qu’on ne le pensait.

Les chercheurs ont nommé la nouvelle espèce Protocodium sinese, ce qui signifie en gros « le premier Codium de Chine ».

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Une vue composite de Protocodium sinese, une espèce d’algues vertes datant de plus de 541 millions d’années. Une vue externe d’un fossile (gauche), une vue à travers la couche externe (vert) et une image du noyau interne (or). Crédits : Cédric Aria

Plus largement, cette découverte donne un aperçu de la diversification précoce du règne végétal et de la composition des écosystèmes précambriens. Elle met également en évidence l’extrême longévité de certains plans d’organisation eucaryotes. Le fait que ces algues soient restées fondamentalement inchangées depuis la fin de l’Édiacarien suggère en effet que ce groupe a intégré sa niche évolutive très tôt, lui permettant de s’accrocher malgré cinq extinctions massives.