Voici le déroulé de la première mission habitée de la Chine sur la Lune

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Une illustration d'un atterrisseur chinois sur la Lune. Crédits : CASC

De récents visuels partagés par l’agence spatiale chinoise nous permettent de mieux appréhender le profil de la première mission habitée de la Chine sur la Lune qui devrait avoir lieu avant la fin de la décennie. Voici à quoi nous pouvons nous attendre.

Deux véhicules présentés

En mai dernier, l’Agence spatiale nationale chinoise (CNSA) avait annoncé la mise en place d’un programme spatial lunaire habité aboutissant à la création d’une base lunaire. Ce jeudi 31 août, l’Agence chinoise des missions spatiales habitées (CMSA) a publié des rendus d’artistes du vaisseau spatial et de l’atterrisseur lunaire qui seront impliqués.

D’après ces visuels, le vaisseau spatial comprendra deux sections : une capsule de rentrée et une section de service, tandis que l’atterrisseur lunaire comprendra une section d’atterrissage et une section de propulsion.

La diffusion de ces images confirme ce que l’on soupçonnait depuis un certain temps : la Chine a bien l’intention de poser des astronautes (ou taïkonautes) sur la Lune avant 2030.

Selon la CMSA, le vaisseau spatial transportera trois astronautes en orbite lunaire pour une mission d’alunissage ou jusqu’à sept membres d’équipage vers la station spatiale chinoise Tiangong-, actuellement en orbite. L’atterrisseur lunaire pèsera environ vingt-six tonnes et sera capable de transporter deux astronautes et un rover de 200 kg jusqu’à la surface lunaire.

Ce véhicule sera équipé de plusieurs instruments scientifiques chargés d’étudier l’environnement local, repérer les ressources et identifier les sites potentiels pour une future base.

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Rendus d’artistes du module d’atterrissage lunaire de nouvelle génération du pays. Crédits: chinadaily.com.cn
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Illustration du vaisseau spatial chinois de nouvelle génération. Crédits : chinadaily.com.cn

Le profil de mission

Sur la base de déclarations précédentes, nous savons également que la Chine s’est engagée dans le développement du lanceur super-lourd à trois étages Longue Marche 10. Ce dernier sera capable d’envoyer jusqu’à 70 tonnes de charges utiles en orbite basse et jusqu’à 27 tonnes vers la Lune.

Dans le cadre de cette première mission lunaire habitée, le vaisseau et l’atterrisseur seront lancés séparément sur deux de ces fusées Longue Marche 10. Ils se retrouveront ensuite en orbite lunaire pour permettre le transfert des deux astronautes choisis pour fouler le sol lunaire. Pendant ce temps, le troisième astronaute restera dans le vaisseau.

Ces taïkonautes traverseront ensuite la surface à bord du rover, accomplissant diverses tâches scientifiques et collectant des échantillons de régolithe lunaire. Une fois ces tâches terminées, ils retourneront au module d’atterrissage et regagneront leur vaisseau spatial en orbite lunaire. Enfin, le vaisseau se détachera du module d’atterrissage et reviendra sur Terre.

Pour rappel, ce profil de mission est similaire à peu de chose près au plan de la NASA pour la mission Artemis 3. Celle-ci impliquera en effet le vaisseau spatial Orion (habité par trois astronautes), qui sera lancé au sommet du Space Launch System (SLS), ainsi que l’atterrisseur Starship lancé en parallèle. Un équipage de deux personnes sera transféré à l’intérieur de ce dernier une fois en orbite lunaire pour descendre en surface. Une fois les opérations terminées, ces deux astronautes décolleront à bord du même vaisseau dans le but de rejoindre Orion en orbite.