Le léopard d’Indochine est exposé à un risque immédiat d’extinction

Crédits : Wikimedia Commons / Tomáš Najer

Un récent recensement confirme que la dernière population reproductrice de léopards au Cambodge – Panthera pardus delacouri est exposée à un risque immédiat d’extinction, avec un déclin de 72 % des effectifs en cinq ans seulement.

Le léopard du Cambodge ne sera bientôt plus. Les derniers félins restants se partagent aujourd’hui l’est de l’Indochine – une région intégrant le Cambodge, le Laos et le Vietnam, mais l’avenir s’annonce très sombre. Un nouveau rapport révèle en effet un déclin des populations de panthères très inquiétant. Ce dernier a été co-signé par l’Unité de recherche et de conservation de la faune (WildCRU), Panthera, WWF au Cambodge, le Musée américain d’histoire naturelle et le Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche du Cambodge. Pour eux, il s’agit de l’une des plus faibles concentrations de léopards jamais rapportées en Asie, avec une densité d’un individu par 100 kilomètres carrés.

Le braconnage accru – pour la viande de brousse – et le commerce illégal d’espèces sauvages sont ici à l’origine de ce déclin spectaculaire. « Alors que le monde se réunit pour célébrer la Journée mondiale de la vie sauvage ce samedi [3 mars], nous devons nous battre ensemble, et pas seulement en paroles, pour endiguer l’épidémie de braconnage », explique Jan Kamler, co-signataire de ce rapport, qui note également un changement de proies de l’animal.

Le carnivore s’attaquerait en effet de plus en plus aux bantengs, des bœufs pouvant peser jusqu’à 800 kilos, soit plus de cinq fois la masse du léopard. Du jamais vu pour ce carnivore qui ne s’attaque normalement jamais à des proies de plus de 500 kilos. Les scientifiques pensent que ce nouveau choix de proies des léopards a été déclenché par le retrait des tigres de la région en 2009.

Historiquement présent dans toute l’Asie du Sud-Est, le léopard d’Indochine a perdu 95 % de son aire de répartition, et devrait cette année être classé en danger critique d’extinction par l’UICN – Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Il ne resterait que 20 à 30 adultes reproducteurs dans l’est du Cambodge.

Source