Il y a peu, un institut australien a publié de nouvelles informations sur la Grande Barrière de corail. Il s’avère que les nouvelles sont très mauvaises et les scientifiques constatent notamment une mortalité record des coraux. Actuellement, le plus grand écosystème de notre planète fait aussi face à un terrible enchaînement d’événements climatiques.
Une mortalité du corail allant jusqu’à 72 %
Grand sujet d’écologie, la Grande Barrière de corail revient assez souvent dans les médias scientifiques. En 2022, la Great Barrier Reef Marine Park Authority (GBRMPA) soulignait notamment la survenue d’un sixième épisode de blanchiment en un quart de siècle. En effet, 60 % de la surface des récifs étaient concernés par un blanchiment sévère.
Dans une publication du 19 novembre 2024, l’Australian Institute of Marine Science (AIMS) a communiqué de nouvelles données sur la Grande Barrière de corail. Un chiffre en particulier retient l’attention : sur les douze récifs étudiés, la mortalité du corail peut atteint entre 11 et 72 % par rapport aux niveaux observés avant l’été 2024. L’AIMS évoque également un « cocktail dévastateur » : le blanchiment massif et le passage de deux cyclones accompagnés de terribles inondations. Il s’agirait ainsi ici du plus important déclin annuel depuis le début des observations du gouvernement australien il y a 39 ans.
Une résilience qui a ses limites
Sous l’effet du réchauffement climatique, les coraux souffrent de l’augmentation de la température de l’eau. Ils expulsent alors leurs algues microscopiques symbiotiques, les zooxanthelles. Or, la relation entre les coraux et ces algues est essentielle. Grâce à la photosynthèse, les zooxanthelles fournissent en effet aux coraux l’énergie dont ils ont besoin et ces derniers offrent une protection aux algues. Il s’avère qu’en cas de température trop forte, les algues produisent des substances toxiques pour le corail, forçant ainsi leur expulsion. Si la chaleur persiste, les coraux finissent donc par blanchir et mourir.
Cette mortalité exceptionnelle a principalement touché les acroporas, un type de corail connu pour sa croissance rapide. Pour les chercheurs australiens, la Grande Barrière de corail est capable de se régénérer, mais sa résilience à des limites. Par ailleurs, l’étude concerne seulement une douzaine de récifs, si bien que le pire est à craindre sur l’ensemble de l’écosystème.
Pour les scientifiques de l’AIMS, l’Australie doit donc apporter une réponse politique au problème, mais le fait est que l’optimisme n’est pas vraiment de mise. En effet, le pays soutient depuis très longtemps les énergies fossiles, dont une bonne partie de ses revenus dépendent. De plus, la tâche s’annonce particulièrement difficile, car l’Australie se trouve sous l’influence de puissants lobbys miniers.