La dernière « sorcière » a été brûlée en 2013

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Février 2013 : en Papaouasie-Nouvelle-Guinée, une jeune femme d’une vingtaine d’années est brûlée vive pour cause de sorcellerie. La chasse aux sorcières des XV et XVIIIe siècles ne semble pas avoir été abolie dans tous les pays…

En Europe, Anna Göldin, dernière femme accusée de sorcellerie, aurait été exécutée en 1782. Si l’on pensait le bûcher fort heureusement oublié, la mort tragique de Kepari Leniata démontre que certains gouvernements croient encore activement à la sorcellerie, et pire encore, la punissent de la peine de mort.

Plus de 70 000 victimes de la chasse aux sorcières

La « chasse aux sorcières » fait référence à plusieurs périodes historiques se déroulant principalement en Europe et en Amérique du Nord, au cours desquelles des milliers de personnes, principalement des femmes, ont été accusées de pratiquer la sorcellerie ou la magie noire. Ces « sorcières », bien souvent des femmes ayant une parfaite maîtrise des herbes médicinales, ont longtemps été persécutées, jugées et, dans la plupart des cas, exécutées.

L’une des plus célèbres chasses aux sorcières s’est déroulée à Salem, dans la baie du Massachusetts, entre 1692 et 1693. Cette période sombre de l’histoire américaine est marquée par l’accusation de milliers de femmes et de nombreuses exécutions.

Brûlée par des villageois en 2013

Kepari Leniata, jeune papouasienne de 20 ans, a été, en février 2013, aspergée d’essence et brûlée vive par la famille d’un garçon mort de maladie à Mount Hagen, en Papouasie Nouvelle-Guinée. Les agresseurs accusaient la jeune femme d’avoir provoqué la mort de l’enfant en pratiquant la sorcellerie.

Selon Amnesty International, ce cas n’est malheureusement pas isolé, et les agressions pour sorcellerie signalées dans le pays ne cesseraient d’augmenter :

Compte tenu du nombre d’agressions pour sorcellerie signalées, en particulier contre des femmes, il est clair que les autorités doivent se mobiliser davantage contre ces crimes odieux. Ce type de violence détruit des familles et des communautés de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

 Que fait la justice dans un pareil cas ?

Le fait que les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée n’aient toujours pas traduit en justice les assassins d’une femme brûlée vive souligne leur incapacité à traiter des affaires d’agressions pour « sorcellerie ». Cette déclaration d’Amnesty International à l’occasion du premier anniversaire de la mort de Kepari Leniata insiste sur le nombre croissant d’agressions déguisées.

En 2012, une ambassadrice des Nations Unies déclare que la violence envers les femmes, voire les fillettes, dans le pays est un phénomène omniprésent, et que la sorcellerie sert souvent de prétexte aux mauvais traitements. Un an plus tard, l’organisation Médecins Sans Frontières qualifie de crise humanitaire la violence contre les femmes en Papouasie.

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