Le cheval de Przewalski n’a échappé à l’extinction totale que grâce à des programmes de conservation en captivité. Il a été réintroduit dans son habitat naturel : les steppes glacées de Russie.
Découvert au 19e siècle en Mongolie par l’explorateur russe Nikolaï Przewalski, le cheval de Przewalski est le dernier cheval sauvage. L’espèce a connu une forte popularité en Europe, au point que les chevaux ont été abondamment capturés pour alimenter les zoos. Cela a permis de préserver suffisamment d’animaux pour sauver l’espèce après son extinction dans son habitat naturel il y a une vingtaine d’années. Jamais domestiqués par l’Homme, ces chevaux vivaient autrefois dans la steppe s’étendant de la Chine à l’Ukraine.
Les 2.000 spécimens restants sont tous descendants de seulement 12 chevaux sauvages capturés, entrainant des problèmes de consanguinité des spécimens. Un autre problème est l’accouplement des chevaux de Przewalski avec des chevaux domestiqués, qui aboutit à l’apparition d’hybrides, entrainant une dilution de l’espèce. En effet, en quittant la réserve, les juments risquent de s’accoupler avec des chevaux domestiques des villages environnants et d’avoir des poulains hybrides. Le but étant de garder une espèce avec uniquement des spécimens génétiquement purs, le projet initial prévoyant de laisser les chevaux complètement libres dans la nature fut rejeté et une clôture fut construite autour de la zone.
Six chevaux issus d’une réserve française passent actuellement leur premier hiver en Russie dans le cadre d’une réintroduction de cette espèce. Les scientifiques espèrent accueillir 100 spécimens dans la réserve protégée d’Orenbourg, située près de la frontière avec le Kazakhstan. La zone de 16.500 hectares a abrité pendant plusieurs décennies un champ de tir militaire, empêchant son labourage, ce qui en fait aujourd’hui une immense étendue de steppe intacte, vierge et strictement protégée. Le climat est difficile, mais les chevaux s’adaptent bien à leurs nouvelles conditions de vie.
Source : AFP