Un dérivé du cholestérol pourrait révolutionner les traitements du cancer du sein

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Au centre de recherches en cancérologie de Toulouse, une équipe de chercheurs a fait une découverte prometteuse pour l’avenir des traitements des cancers du sein, un dérivé du cholestérol capable de bloquer la progression des tumeurs.

Chaque année en France, ce sont plus de 54 000 nouveaux cas de cancers du sein qui sont diagnostiqués. Il est d’ailleurs le cancer le plus fréquent chez la femme à ce jour. Au centre de recherches en cancérologie de Toulouse, une équipe de chercheurs du laboratoire « Métabolisme du cholestérol et innovations thérapeutiques » a récemment fait une découverte qui pourrait révolutionner les traitements de cette forme de cancer.

Cette découverte, c’est un dérivé du cholestérol aux propriétés antitumorales, la dendrogénine A (DDA). Elle en effet capable de bloquer la prolifération des cellules tumorales, notamment chez les cancers appelés « triples négatifs » (environ 15 à 20 % des cancers), qui touchent en particulier les jeunes femmes et pour lesquels les traitements classiques ne donnent pas de résultats.

Présent dans les cellules saines, ce dérivé du cholestérol se transformait jusque-là dans les cellules cancéreuses en une nouvelle molécule appelée OCDO, qui favorise la prolifération des cellules tumorales. Il fallait alors comprendre ce qui favorisait cette transformation et les chercheurs ont découvert qu’un enzyme en est à l’origine.

« Nous avons vu comment nous pouvions bloquer, par différentes stratégies, la production d’OCDO qui favorise la progression tumorale. Cela ouvre des perspectives thérapeutiques dans les cancers où il y en a en grande quantité, comme les cancers du sein “triples négatifs” et pour lesquels aujourd’hui il n’y a pas de traitement ciblé », déclare le chimiste Marc Poirot, un des membres de l’équipe de recherche à l’origine de cette découverte. Une découverte publiée dans la revue PNAS.

L’identification et le mécanisme étant démontrés, il est désormais possible de passer aux essais cliniques, qui devraient avoir lieu dans les deux années à venir avec des équipes médicales de l’Institut universitaire du cancer. « C’est tout l’intérêt de l’Oncopôle. Nous faisons de la recherche mais nous collaborons étroitement avec des médecins qui sont au contact des patients, cela permet d’aller plus vite et de travailler sur leurs tumeurs », ajoute Marc Poirot, qui compte bien voir apparaître un nouveau médicament à moyen terme.