Lorsqu’il fait trop chaud, les hélicoptères des secouristes éprouvent des difficultés à fonctionner. Dans un contexte de réchauffement climatique de plus en plus exacerbé, la question de la fin de ce type d’appareil peut se poser. Il y a peu, un dôme de chaleur frappant les États-Unis a en effet empêché plusieurs interventions de secours.
Des secouristes qui refusent d’intervenir
Certaines zones très difficiles d’accès nécessitent obligatoirement l’intervention d’un hélicoptère de secours. Depuis le mois de juin 2024, un dôme de chaleur s’est installé aux États-Unis, synonyme de vague de chaleurs extrêmes. En ce moment même, pas moins de 75 millions de citoyens américains sont soumis à des alertes de fortes chaleurs. Or, les hélicoptères de secours rencontrent des problèmes : certains appareils n’ont pas réussi à décoller et n’ont donc pas pu intervenir.
Pourquoi un hélicoptère est-il susceptible de ne pas pouvoir intervenir lorsqu’il fait trop chaud ? La raison est simple : l’air chaud est moins dense que l’air froid. Autrement dit, les molécules qui constituent l’air chaud sont plus mobiles, ce qui le rend plus léger. Ce phénomène est d’ailleurs facilement observable dans une pièce où l’air chaud remonte. Lors de vagues de chaleur comme vivent actuellement les États-Unis, créer de la portance devient très compliqué pour les hélicoptères. Les engins perdent alors en stabilité et deviennent difficilement pilotables sans danger. Par ailleurs, les instruments de bord peuvent également souffrir de la chaleur.
Dans les régions les plus chaudes, les hélicoptères n’ont d’autre choix que de refuser les interventions d’urgence en hélicoptère. Un article publié par la chaîne ABC7 le 8 juillet indique ainsi qu’un motard a perdu la vie dans la vallée de la Mort (Californie), car aucun hélicoptère n’a pu se rendre sur le lieu de l’accident.

La problématique reste entière
Le 10 juillet, le Washington Post a interrogé Douglas Evans, pilote d’hélicoptère depuis presque trois décennies et chef du programme d’intervention médicale Stanford Life Flight de l’Université de Stanford. Il a déclaré qu’avant 2024, il n’a jamais eu à annuler une seule intervention pour raison de chaleur extrême. Il a également précisé qu’au-delà de 40°C, l’intervention ne peut dépasser les quinze minutes. D’autres problèmes existent, notamment la chaleur écrasante qui règne dans la cabine de l’appareil resté plusieurs heures sous le soleil. Cette fournaise contraint les secouristes à porter des combinaisons résistantes au feu, un équipement particulièrement inconfortable qui ne permet pas de réaliser des interventions en toute sérénité.
Selon les observateurs, le travail des secouristes en hélicoptère deviendra de plus en plus difficile à l’avenir, voire impossible. En effet, les dômes de chaleur et les canicules ne disparaîtront pas et devraient surtout devenir plus intenses. Pour l’instant, les alternatives manquent, mais il faudra absolument réfléchir à la manière de s’adapter.
