Lorsque l’on imagine la manière avec laquelle se déplacent les spermatozoïdes humains, nous imaginons un mouvement de petit poisson, de têtard ou encore de serpent. Selon une étude récente, les spermatozoïdes nageraient comme des loutres en tournant sur eux-mêmes.
Dans l’erreur depuis des siècles !
Jusqu’à aujourd’hui et ce depuis plus de trois siècles, l’être humain était totalement dans l’erreur concernant la nature du mouvement des spermatozoïdes. En 1677, le savant néerlandais Antoni van Leeuwenhoek publiait des travaux (PDF en anglais / 5 pages) sur le sujet. L’intéressé indiquait que lorsque les spermatozoïdes nagent à la recherche de l’ovule à féconder, ceux-ci fouettent leur queue comme des serpents ou des anguilles dans l’eau.
Et pourtant, ceci est complètement faux selon une étude publiée dans la revue Science Advances le 31 juillet 2020. Les chercheurs de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) et de l’Université nationale autonome de Mexico (Mexique) ont apporté une conclusion totalement différente. Pour les scientifiques, il s’agit d’une erreur dont la persistance s’explique très simplement. Le fait est que le mouvement de la queue « à la manière des serpents » a trompé la Science puisqu’il s’agit d’une illusion d’optique.
Les spermatozoïdes ne sont pas des nageurs
Dans une modélisation visible en fin d’article, les meneurs de l’étude expliquent que la vue en 2D et de dessus via un microscope est trompeuse. Ce qu’a vu Antoni van Leeuwenhoek ainsi que des milliers d’autres chercheurs est un mouvement parfaitement symétrique des gamètes mâles. Et pourtant, ces derniers ont en réalité une forme asymétrique, semblable à celle d’un tire-bouchon. Or, le fait est que cette forme ne leur permettrait aucunement d’effectuer le genre de mouvement qu’on leur attribuait jusqu’à aujourd’hui ! Grâce à la microscopie 3D, les scientifiques ont pu affirmer que les spermatozoïdes parviennent à compenser leur équilibre en tournant sur eux-mêmes tels des « loutres joueuses ». Autrement dit, les spermatozoïdes ne sont pas des nageurs mais plutôt des « rouleurs ».
« La rotation du spermatozoïdes humain en forme de loutre est cependant complexe: sa tête tourne en même temps que sa queue tourne dans le sens de la nage. Ceci est connu en physique sous le terme de précession, un peu comme lorsque les orbites de la Terre et de Mars précèdent autour du soleil » peut-on lire dans un communiqué relatant l’étude.
Enfin, la question que l’on pourrait se poser est la suivante : à quoi servent réellement ces recherches ? Selon les meneurs de l’étude, mieux comprendre la manière dont les gamètes mâles se déplacent pourrait permettre d’avoir une idée plus précise des effets des mouvements sur la fécondation. Par ailleurs, les chercheurs ont estimé qu’il existait encore beaucoup de malentendus en ce qui concerne le corps humain.
Voici la modélisation publiée dans le cadre de l’étude :