Selon une étude réalisée par des chercheurs suédois, les personnes atteintes de troubles dépressifs auraient significativement plus de chances de développer un jour la maladie de Parkinson. Un risque qui serait d’autant plus important que les symptômes dépressifs sont sévères.
On soupçonnait déjà que la dépression puisse avoir un certain nombre d’effets délétères sur le système nerveux, comme l’avait d’ailleurs souligné une étude publiée dans la revue « European Neuropsychopharmacology » en octobre dernier. Cette hypothèse semble aujourd’hui d’autant plus d’actualité que des scientifiques de l’université d’Umea (Suède) ont découvert que cette pathologie mentale pourrait multiplier jusqu’à trois le risque de développer la maladie de Parkinson. Un risque qui serait intrinsèquement lié au degré de sévérité des symptômes dépressifs, si l’on en croit les résultats de leur étude, publiée dans la revue Neurology.
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont mené leur recherche auprès d’une cohorte suédoise constituée de 560 000 sujets âgés de plus de 50 ans. Tous les participants de l’étude ont été suivis sur une période de 25 ans qui s’est étalée entre 1987 et 2012. Durant cet intervalle de temps, un total de 140 688 personnes ont été diagnostiquées dépressives. Les chercheurs ont ensuite cherché à comparer ces personnes atteintes de dépression avec le reste des participants (groupe témoin). Ils se sont ainsi aperçus que, dans le groupe des dépressifs, 1485 personnes ont à terme développé la maladie de Parkinson, alors que « seulement » 1175 sujets ont été atteints par cette pathologie dans le groupe témoin.
Au vu de ces résultats, les scientifiques ont donc estimé que le risque de développer une maladie de Parkinson était multiplié par 3,2 dans le groupe des personnes atteintes de dépression. Mais le constat ne s’arrête pas là puisque les chercheurs ont également remarqué que ce risque était d’autant plus important que les symptômes dépressifs étaient forts. Ainsi, les personnes ayant subi plus de cinq hospitalisations avaient significativement plus de « chances » de développer une maladie de Parkinson que les patients n’ayant subi qu’une seule hospitalisation. En outre, ce risque était également trois fois plus important chez les patients dépressifs traités à l’hôpital en comparaison de ceux soignés à domicile.
Bien que ce lien entre dépression et maladie de Parkinson ne soit pas encore bien compris par la communauté scientifique, les chercheurs estiment que les antidépresseurs pourraient y jouer un rôle non négligeable. Hypothèse d’autant plus crédible que des recherches antérieures avaient déjà évoqué l’idée que ces médicaments pourraient favoriser les risques de développer cette pathologie neurodégénérative.
Enfin, rappelons que les résultats de cette étude n’ont permis de mettre en évidence qu’une corrélation entre maladie de Parkinson et dépression. De ce fait, il est actuellement difficile de savoir lequel de ces deux facteurs influe réellement sur l’autre. « La dépression pourrait être un symptôme précoce de la maladie de Parkinson ou bien un facteur de risque », ont ainsi conclu les chercheurs.
Sources : AFP, Sciences & Avenir