Démographie française : naissances en baisse et mortalité au plus haut depuis l’après-guerre

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L’Insee vient de publier son bilan démographique de l’année 2015. Avec 247.000 personnes supplémentaires par rapport à 2014 (+0,4 %), la France reste le second pays le plus peuplé d’Europe après l’Allemagne. Cependant, le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, qui s’élève à 200.000 est au plus bas depuis 1976. Faut-il s’en inquiéter?

Un niveau de décès jamais atteint depuis l’après-guerre

En 2015, 600.000 décès ont été enregistrés en France, soit 41.000 de plus qu’en 2014 (+7,3 %). Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse. Tout d’abord, le nombre de personnes de plus de 65 ans (issus du baby-boom) est en nette augmentation. Selon l’Insee, 18,8 % de la population française entre désormais dans cette catégorie. De plus, trois épisodes épidémiologiques et météorologiques peu favorables ont fortement influencé le niveau de décès en 2015. Les trois premiers mois de l’année ont été marqués par une épidémie de grippe (et un vaccin peu efficace) entraînant une surmortalité des personnes âgées et fragiles. 24.000 décès supplémentaires ont été recensés par rapport à l’année précédente. Les épisodes caniculaires de l’été 2015 ont entraîné 3.300 décès supplémentaires (+6,5 %) selon l’Institut de veille sanitaire (InVS). Et enfin, 4.000 personnes de plus qu’en 2014 ont été touchées par les vagues de froid du mois d’octobre.

Une espérance de vie en baisse

Des répercussions sur l’espérance de vie sont à noter. Elle diminue de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. Les premières vivraient donc en moyenne 85 ans contre 78,9 ans pour les seconds.

Mais rassurez-vous. Selon l’Insee, « on ne peut pas dire que cette baisse marque un coup d’arrêt dans la tendance à la hausse de l’espérance de vie ». En effet, cette dernière est en perpétuelle augmentation. En 10 ans, elle aurait augmenté de 2,2 ans pour les hommes et de 1,2 ans pour les femmes. « Même si sur une longue période l’espérance de vie à la naissance s’accroît, des baisses ont déjà été observées par le passé ».

Un nombre de naissances qui fléchit légèrement

L’année 2015 compte environ 800.000 nouveaux nés en France, soit une baisse d’environ 19.000 naissances par rapport à l’année précédente. Le chiffre le plus bas depuis 10 ans. Cependant, « rien d’exceptionnel », assure l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). D’une part, la diminution des naissances reste faible (-2,3 % par rapport à 2014), d’autre part, la natalité reste à un niveau élevé. « De telles fluctuations ont été observées dans le passé », ajoute l’institut. Cette baisse des naissances serait liée à une diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants. En 1995, les femmes âgées de 20 à 40 ans étaient 9,3 millions contre 9 millions en 2000 et 8,5 millions en 2015.

L’Insee note également une fécondité en très légère baisse avec 1,96 enfant par femmes contre 2 en 2014. Cette diminution provient principalement des femmes de moins de 35 ans et de leur désir d’avoir des enfants de plus en plus tard (30,4 ans en moyenne). Le taux de natalité reste tout de même le plus important d’Europe avec l’Irlande. De plus, le rapport stipule que « l’augmentation de l’âge moyen des mères n’entraîne pas forcément une diminution du nombre moyen d’enfants qu’elles auront à la fin de leur vie féconde, par rapport aux femmes des générations précédentes ».

Malgré des chiffres atypiques, tant au niveau des décès que des naissances, le bilan démographique français sur l’année 2015 n’a donc rien d’alarmant selon l’Institut.

Par Dylan Beiner-Molière

Sources :

Insee.fr, Insee Première, invs.santé.fr