Demain, la sonde Rosetta nous quittera pour toujours

Crédits : ESA–C. Carreau/ATG medialab

Après 12 ans de bons et loyaux services, et plus de 7 milliards de kilomètres parcourus, la sonde européenne Rosetta va se laisser tomber sur la comète Tchouri, rejoignant le petit robot Philae pour toujours.

C’est ainsi que se termine l’une des plus belles odyssées que l’Homme n’ait jamais entreprises. Ce vendredi, l’Agence spatiale européenne (ESA) mobilisera une dernière fois les instruments de la sonde pour obtenir d’ultimes résultats scientifiques. Les derniers d’une flopée d’infos qui nous auront permis de mieux comprendre la formation de notre Système solaire.

Car oui, la mission Rosetta, qui oeuvrait à plus de 700 kilomètres de la Terre, aura bien rempli notre baluchon à connaissances. Sur les comètes notamment, apparues il y a 4,5 milliards d’années, qui font partie des objets les plus primitifs de ce système.

La sonde aura notamment découvert que l’eau de la comète Tchouri ne ressemblait en rien à celle de la Terre: cette famille de comètes n’a donc pas contribué à l’apport d’eau sur notre planète, comme le supposaient les scientifiques. Elle aura en revanche identifié des molécules organiques nécessaires à l’apparition de la vie, notamment des acides aminés, qui pourraient avoir participé à « l’ensemencement » de nos océans.

Philae sur la comète / ESA
Philae sur la comète / ESA

Après avoir parcouru plus de 7 milliards de kilomètres, la sonde, lancée en 2004, commence à manquer de puissance. La comète s’éloignant du Soleil, les panneaux solaires installés sur la sonde vont bientôt manquer d’énergie. C’est donc l’heure de partir. Mais de partir en beauté.

Jeudi soir, vers 20H50 GMT (22h50 heure de Paris), alors que la sonde se trouvera à une vingtaine de kilomètres de Tchouri, Rosetta sera placée sur une trajectoire « la menant directement en collision avec la comète », indique à l’AFP Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne).

La sonde entamera une lente descente en chute libre de plus de 14 heures. Un « crash » géré en douceur, puisque la sonde impactera la comète ce vendredi vers 10h40 GMT (12h40 heure de Paris), à une vitesse de 3,2 km/heure. Il faudra ensuite 40 minutes pour que le signal arrive à la Terre.

Pendant la descente, les chercheurs auront l’occasion d’observer la comète au plus près. « Après, ce sera fini », souligne Sylvain Lodiot.

Source : AFP