En 2014, Évelyne Dhéliat nous présentait le bulletin météo du 18 août 2050. Cette projection visait à sensibiliser sur les conséquences à venir du réchauffement climatique. Force est de constater ces prévisions sont d’ores et déjà d’actualité.
Il y a six ans, la responsable du service météo de TF1, Évelyne Dhéliat, nous projetait dans le futur. Rendez-vous le 18 août 2050, avec un bulletin météo fictif basé sur les projections de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le but : nous sensibiliser sur les risques de canicules à venir.
Dans cet esprit, l’organisation avait invité plusieurs présentateurs météo à se prêter au jeu. En plus de la France, des bulletins du Pérou, pays hôte de la conférence sur le climat en 2014, mais aussi de l’Allemagne, du Canada ou du Vietnam avaient également été diffusés.
Tous ces bulletins avaient été « fondés sur les éléments scientifiques les plus récents », expliquait à l’époque l’OMM, de manière à nous « brosser un tableau très convaincant de ce que notre quotidien pourrait être si la température était plus élevée à l’échelle du globe« .
Ce bulletin français, « formulé avec beaucoup de sérieux par Météo France« , avait assuré Évelyne Dhéliat, nous présentait alors une immense masse d’air chaud envahissant toute l’Europe, amenant les températures à dépasser les 40°C sur la majeure partie du territoire. Il semblerait que la réalité ait finalement dépassé la fiction… mais avec 30 ans d’avance !
« Pour 2050, on disait 40°C à Paris« , a-t-elle rappelé ce mercredi durant le JT de 13 heures de TF1. « Le 25 juillet 2019, il avait fait 42,6°C. C’est le record absolu, il n’avait jamais fait aussi chaud dans la capitale. Et c’est 31 années avant ce que l’on avait prévu…« .
Des records sont tombés
Ces fausses annonces résonnent encore étrangement aujourd’hui, après les chaleurs caniculaires essuyées du vendredi 7 au dimanche 9 août, avec des pics à 40 et 41°C dans plusieurs villes françaises. Ces températures ont d’ailleurs amené Météo France à placer quinze départements en alerte rouge et la vigilance orange concerne 54 départements.
Par ailleurs, si aucun pic à 43°C (à l’ombre) n’a été enregistré durant ce dernier week-end de canicule, ce mois d’août a également essuyé son lot de records.
À Villaines (Val d’Oise), par exemple, le record de température pour un mois d’août a été battu ce dimanche avec 39,2 affichés au thermomètre. Le précédent record datait du 12 août 2003, avec 38,8°C enregistrés.
À Saint-Meme-le-Tenu (Loire-Atlantique), le record historique de température a été battu le 7 août dernier, avec 39,3°C enregistrés. Le précédent record datait du 9 août 2003 (38,9°C). Autre exemple avec la ville d’Alençon (Orne) qui vient de battre son record historique de température nocturne (22,2°C enregistrés le 7 août dernier).
Face à ce constat, Météo France a décidé d’actualiser sa prévision futuriste, on retrouve sur la carte ci-dessous les valeurs qui pourraient être atteintes dans les principales villes françaises, lors d’un épisode caniculaire.
Conclusion : soit le réchauffement climatique s’accélère plus vite que prévu, soit les modèles proposés il y a six ans étaient encore trop optimistes. Il est en effet possible que ces précédentes simulations n’aient finalement pas pris en compte tous les phénomènes physiques entraînés par le réchauffement climatique, et donc toutes les conséquences.