Il y a quelques jours, un « chasseur de fossiles » est tombé sur une défense de mammouth dans une carrière rocheuse de l’est de l’Angleterre. La défense, qui mesure environ 1,2 mètre de long, appartenait à un mammouth des steppes. Que sait-on de ces animaux ?
Géants des steppes
Le Mammouth des Steppes (Mammuthus trogontherii) aurait vécu pendant le Pléistocène moyen et supérieur entre environ 1,8 million d’années et 200 000 ans. Ces grands animaux étaient les ancêtres des mammouths laineux (Mammuthus primigenius), la dernière espèce de mammouth à exister. Certains spécimens pouvaient atteindre 4,5 mètres de hauteur à l’épaule et peser jusqu’à dix tonnes.
Ces mammouths se caractérisaient par leurs longues défenses recourbées vers l’avant qui pouvaient mesurer jusqu’à quatre mètres de long. Leur pelage était également plus court que celui du Mammouth laineux, adapté à son habitat de steppe relativement ouverte.
Comme de nombreuses autres espèces, ces animaux se sont éteints en raison de changements climatiques, de la perte de leur habitat et/ou de la pression exercée par les premiers hominidés.

Un fossile exceptionnel
Les fossiles de Mammuthus trogontherii ont été découverts dans de nombreuses régions d’Eurasie, y compris en Europe, en Russie, en Sibérie et en Chine. Plus récemment, Jamie Jordan, fondateur et conservateur de Fossils Galore, un musée consacré à l’exposition de fossiles à March, en Angleterre, est tombé sur la défense de l’un de ces animaux dans une carrière du Cambridgeshire à environ 105 kilomètres au nord de Londres. Le fossile sortait de terre.
Après analyse, les chercheurs ont conclu que cette énorme défense de plus d’un mètre de long appartenait probablement à un mâle d’environ quatre mètres de haut. Ce dernier aurait vécu il y a environ 400 000 ans.

Le conservateur de ce musée avait déjà découvert d’autres fossiles dans la région, dont des os d’orteil de mammouth, des dents et même une défense en février 2023. Cependant, la défense nouvellement découverte est bien mieux conservée que la précédente.
Son équipe passera les prochains mois à analyser davantage le fossile pour en savoir plus sur la vie de ce mammouth. Une marque de prédation intéresse particulièrement les chercheurs et les futures analyses pourraient nous éclairer sur le responsable. Nous savons que les mammouths étaient parfois ciblés par les hominidés de l’époque, mais aussi par d’autres prédateurs comme les loups et les hyènes des cavernes.