Découvrez Jonathan, l’un des plus vieux animaux du monde encore en vie

Jonathan tortue 186 ans
Crédits : Office de tourisme de St-hélène

Jonathan est une tortue des Seychelles qui vit actuellement et depuis 1882 à Sainte-Hélène. Cependant, on estime son âge à 186 ans.

La jeunesse de Jonathan

On estime que sa venue au monde a eu lieu en 1832, soit l’année de naissance de :

  • Édouard Manet, reconnu comme étant l’un des peintres majeurs du XIXe siècle.
  • Jules Ferry, un homme politique devenu une figure historique du droit des enfants.
  • Lewis Caroll, c’est sous ce pseudonyme que Charles Lutwidge Dodgson a écrit, entre autres, Alice au pays des merveilles.
  • Gustave Eiffel, qui a réalisé « quelques » monuments célèbres dans le monde.

Jonathan serait né sur l’atoll d’Aldabra aux Seychelles. À part cela, on ne connaît pas grand-chose de la jeunesse de Jonathan jusqu’à son arrivée sur l’île de St-Hélène en 1882. Il a alors 50 ans.

 

Jonathan tortue geante seychelles 1886
Photo de 1886 dans laquelle apparaît Jonathan, un prisonnier et son garde.

Le contexte historique de l’époque

En 1832, il y avait encore la monarchie en France, les États-Unis et l’Inde faisaient la guerre et la première épidémie de choléra ravageait l’Europe.

Tout cela pour dire que cette tortue en a vu des choses.

La situation de la tortue sur l’île

jardin de jonathan la tortue
Crédits : Office de tourisme de St-Hélène

Depuis son arrivée, elle réside dans les jardins de la résidence de Plantation House, siège du gouvernement de Sainte-Hélène. Jonathan est une star sur l’île, et une attraction touristique pour le monde. Sa renommée est telle que les pièces de 5 centimes sont à son effigie.

En 2006, il est devenu l’animal terrestre le plus vieux du monde encore vivant, suite au décès de la tortue des Seychelles Adwaita (255 ans, mais cela n’a jamais été confirmé par le Guiness des records). Les tortues des Seychelles meurent aux alentours de 150 ans. Donc que ce soit Adwaita ou Jonathan, ce sont tous les deux des cas exceptionnels.

Jonathan 2014
Photo de septembre 2014 de Jonathan. Crédits : David Stanley/Common Files Wikipédia

Des explications sur la longévité exceptionnelle de cette tortue ?

Sa vétérinaire actuelle, Catherine Man, pense que si Jonathan vit aussi longtemps, c’est parce qu’il ne subit aucun stress dans les jardins de la résidence. Sa nourriture à base de fruits et légumes est préparée par les cuisiniers sur place. « Il a probablement des fruits et légumes de meilleure qualité que les habitants de l’île » affirme celle-ci.

Repas de Jonathan
Crédits : Office de tourisme de St-Hélène

La tortue est aujourd’hui aveugle et pratiquement privée d’odorat, mais son caractère semble rester le même. Sa dernière colère semble dater de 1991 : le vétérinaire de l’époque avait rapporté que Jonathan renversait les bancs et était devenu irritable. Afin de le calmer, on lui avait donné un peu de compagnie avec Emma, David, Myrtle et Frederic : 4 autres tortues des Seychelles. Actuellement, Jonathan et Frédéric semblent vivre un amour platonique, car les deux ne se quittent presque plus. Jonathan est aussi parfois avec Emma.

« Je l’entends régulièrement batifoler sur la pelouse avec Emma. Mais je dois les surveiller quand ils passent à l’action parce que les tortues peuvent se retourner sur le dos et ne plus se relever. Ce n’était pas dans le descriptif de mon poste ! » déclare de son côté Lisa Philips, gouverneure de l’île vivant à Plantation House.

Les tortues terrestres des Seychelles, une espèce menacée

Même si ce sont les plus grosses tortues terrestres du monde, les tortues des Seychelles sont bel et bien une espèce menacée. C’est d’ailleurs son statut auprès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Le seul endroit sur Terre où les tortues sont encore présentes naturellement et sans avoir eu de réintroduction est sur l’atoll d’Aldabra. On estime qu’il y a encore 150 000 spécimens vivants sur cet atoll de 155,4 km2. C’est donc même une surpopulation. Le nombre de nouveaux-nés est fortement réduit, car l’espèce autorégule ses naissances pour ne pas dépasser le seuil critique où l’île ne pourrait plus les nourrir. Ainsi, la sous-population de jeunes inquiète les scientifiques.

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