Dans le cadre d’une étude récente menée aux États-Unis, des microbiologistes ont remis en question la dualité entre la vie et la mort. Ils évoquent en effet un troisième état biologique découvert à l’aide de tests effectués sur des cellules cutanées d’embryons de grenouilles mortes.
Ni vraiment mort, ni vraiment vivant
Vivre et mourir sont-ils réellement deux états exclusifs ? Depuis longtemps, la science estime que la vie se perpétue malgré la mort, mais que cette dernière a tendance à façonner le vivant grâce à la sélection naturelle. Cependant, une étude publiée dans la revue Physiology en juillet 2024 semble remettre en cause cette dualité. En effet, des travaux pilotés par l’Université de l’Alabama à Birmingham (États-Unis) ont permis de découvrir un troisième état biologique.
Les chercheurs expliquent avoir utilisé des cellules de peau d’embryons de grenouilles mortes afin de créer des xénobots. Il s’agit d’entités hybrides à la fois biologiques et mécaniques capables de se reproduire et d’effectuer certaines tâches. Or, l’impossible s’est produit : les cellules d’un organisme mort se sont réorganisées afin de former une nouvelle entité fonctionnelle.
Précisons tout de même qu’il n’est pas ici question de survie cellulaire post-mortem, autrement dit la persistance d’une activité cellulaire dans un corps cliniquement mort. Les microbiologistes ont décrit quelque chose de nouveau : un troisième état biologique aux capacités surprenantes, ni vraiment mort, ni vraiment vivant.
Scientists have created the first "living robots"
"Xenobots" are programmable "living robots" created from the skin and heart cells of frogs. #robots #organicrobots #biotech #biologicalrobots #technology #science #research #ai #robotics #tech #engineering #stem #scifi pic.twitter.com/a3gSPEB6bz
— Marcus Borba (@marcusborba) January 18, 2020
Des applications en médecine moderne
Les microbiologistes ont également formulé une hypothèse quant à l’origine de ce troisième état. Selon eux, sa source réside dans la présence de circuits électriques complexes dissimulés dans les membranes cellulaires. Il est donc question de systèmes au langage commun qui permet aux cellules de communiquer et de coopérer à la construction d’un nouvel organisme. Si les organismes en question ne restent pas dans ce troisième état très longtemps (quelques semaines maximum), les travaux relatifs à ce phénomène ouvrent la porte vers de plus amples recherches et donc de potentielles applications qui pourraient apporter beaucoup en médecine.
Mais à quoi pourraient justement servir ces xénobots ? Les scientifiques ont déjà pensé à des applications potentielles, notamment en médecine moderne. Il est par exemple ici possible d’imaginer la création de robots minuscules à partir de tissus humains qui seraient capables d’administrer des médicaments en évitant toute réaction immunitaire négative. Il serait aussi envisageable d’avoir recours à cette solution pour nettoyer les artères bouchées chez les patients atteints d’athérosclérose ou encore d’aider à la respiration des personnes touchées par la mucoviscidose en évacuant l’excès de mucus. D’autres possibilités pourraient se discuter comme l’élimination de tumeurs cancéreuses, la réparation de tissus ou encore des diagnostics précoces.