Une récente analyse ADN effectuée sur des restes de Neandertal provenant d’une grotte en Hongrie suggère que nos anciens cousins d’Europe centrale étaient atteints de tuberculose. C’est la première fois que cette maladie est identifiée chez les Néandertaliens, ce qui suscite des questions sur le rôle potentiel de la tuberculose dans leur extinction.
La grotte de Subalyuk, située dans les montagnes de Bükk, au nord de la Hongrie, est un site archéologique majeur qui a fourni des informations précieuses sur les populations préhistoriques de la région. Elle est particulièrement remarquable pour avoir été utilisée par les communautés humaines au cours du Paléolithique moyen à supérieur.
En 1932, des chercheurs étaient notamment tombés sur les restes squelettiques d’une femme adulte et d’un enfant âgé d’environ 3 à 4 ans appartenant à des néandertaliens morts il y a entre 33 000 et 38 000 ans. Ils ont récemment fait l’objet de nouveaux examens qui ont révélé des informations sur la santé et les conditions de vie de nos anciens cousins.
Des signes clairs de tuberculose
L’analyse des os a notamment révélé des signes distincts d’infection squelettique, notamment des lésions osseuses le long de la colonne vertébrale de l’adulte et à l’intérieur du crâne de l’enfant. Ces lésions, dites lytiques, indiquent une perte osseuse. En se basant sur leur localisation et leur configuration, l’équipe de recherche a soupçonné la présence d’une maladie encore très connue de nos jours : la tuberculose.
Pour confirmer ce diagnostic, des échantillons d’os ont été analysés pour détecter la présence de l’ADN de Mycobacterium tuberculosis, la bactérie responsable de la tuberculose. Les résultats ont été positifs pour les deux individus. En outre, des techniques de spoligotypage (analyse des séquences génétiques spécifiques de la bactérie) présentes dans les échantillons d’os ont confirmé le diagnostic de tuberculose chez l’enfant, renforçant ainsi la fiabilité de l’analyse.
L’étude suggère que les Néandertaliens auraient pu contracter cette maladie en chassant et en consommant des grands animaux, tels que les bisons, qui étaient également porteurs de la pathologie. Ceci implique que la tuberculose représentait un danger direct pour la santé de nos anciens parents, mais aussi un risque indirect en affectant les populations d’animaux proies.
Bien que les résultats ouvrent une fenêtre fascinante sur la santé des Néandertaliens, les chercheurs soulignent qu’une analyse plus approfondie et non destructive sera nécessaire compte tenu de la rareté des spécimens néandertaliens. Ils suggèrent également que la tuberculose aurait pu contribuer à leur extinction. Cependant, là encore, cette hypothèse mérite une étude plus approfondie.