Une dépression de 1 400 m de diamètre formée par un objet céleste découverte sur la montagne Baijifeng, dans la province chinoise du Jilin, représenterait le premier cratère d’impact isolé au sommet d’une montagne.
Un troisième cratère en Chine
Les structures d’impact terrestre se forment lorsque des objets célestes, tels que des astéroïdes ou des météorites, entrent en collision à grande vitesse avec la surface de la Terre. On en dénombre à ce jour plus de 190 confirmés dans le monde. Ces cratères varient en taille. Certains ne mesurent que quelques dizaines de mètres de diamètre, quand d’autres sont de vastes bassins de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre.
En Chine, le nombre de structures d’impact découvertes par unité de superficie est cependant bien inférieur à la moyenne mondiale. L’histoire géologique particulièrement complexe du pays, avec des formations plus anciennes et moins accessibles, peut expliquer en partie pourquoi moins de cratères d’impact ont été découverts et confirmés dans la région.
Jusqu’à présent, la Chine ne comptait en effet que deux structures d’impact confirmées. L’une est le cratère de Xiuyan, situé dans la province du Liaoning. L’autre n’est autre que le cratère Yilan. Vieux de 49 000 ans, il est considéré comme plus grand cratère d’impact de moins de 100 000 ans jamais découvert. Récemment, des géologues ont cependant identifié les preuves d’un troisième impact sur la montagne Baijifeng, dans le parc forestier national de Baijifeng (nord-est de la Chine). Il s’agirait du premier cratère confirmé au sommet d’une montagne sur Terre.

Une déformation du quartz observée
Dans leur étude publiée dans la revue Matter and Radiation at Extremes, les chercheurs décrivent une dépression circulaire qui divise le sommet de la montagne en deux. Sur place, l’environnement serait jonché de fragments de roche connus localement sous le nom de « pierre céleste ». Et d’après les analyses, ces roches porteraient effectivement les caractéristiques de choc révélatrices d’un impact avec un objet spatial.
Plus précisément, les chercheurs ont collecté des échantillons de grès et de granit pour examiner les minéraux de quartz contenus à l’intérieur. Et pour cause, le quartz propose une structure cristalline composée de tétraèdres de silice (SiO4) liés entre eux. Or, sous de fortes pressions et à des températures élevées, les liaisons chimiques entre ces tétraèdres peuvent être altérées, ce qui peut entraîner une déformation de la matière. Ici, l’équipe a donc recherché des signes de tels changements. Au final, les chercheurs en auraient identifié des dizaines d’exemples dans de fines tranches de roche extraites du cratère.
Notez enfin que le granit qui constitue le cratère se serait formé il y a entre 150 millions et 172 millions d’années. Cela signifie que l’impact a dû se produire après cette période. Cependant, la datation exacte reste inconnue. L’équipe souligne néanmoins que les modèles d’altération observés sur ce « nouveau » cratère sont similaires à ceux du cratère Yilan, dans la province du Heilongjiang (vieux de 49 000 ans).