Découverte des plus anciens restes de pythons au monde

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Crédits : Senckenberg

Des paléontologues de l’Université de São Paulo, au Brésil, ont décrit les plus anciens fossiles de python connus au monde. Les restes de ces serpents, quasiment entièrement préservés, sont vieux de plus de 47 millions d’années.

Le site fossilifère de Messel (Allemagne) nous a livré au cours de ces dernières décennies plusieurs milliers de restes fossiles datant de l’éocène, période géologique située entre – 57 et – 36 millions d’années. Parmi les nombreux trésors découverts sur place figurent des milliers de poissons, plus d’un millier d’insectes aquatiques et terrestres, mais aussi un grand nombre de petits mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens et de reptiles.

Des pythons primitifs

Mais cet environnement, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, a encore des choses à nous dire. En témoigne la découverte de restes fossilisés de pythons, décrite par des chercheurs de l’Université de São Paulo. D’une longueur d’environ un mètre, ils évoluaient dans la région il y a environ 47 millions d’années. Et, à ce titre, ils sont les plus anciens pythons jamais découverts. Tous appartiennent à une nouvelle espèce désormais nommée Messelopython freyi.

Pouvant mesurer plus de six mètres, les pythons figurent aujourd’hui parmi les plus grands serpents du monde, avec de nombreuses espèces décrites en Afrique, en Australie, en Asie du Sud et du Sud-Est. « Cependant, l’origine géographique des pythons n’est toujours pas claire. En ce sens, la découverte d’une nouvelle espèce sur le site fossilifère de Messel est un grand pas en avant dans la compréhension de l’histoire évolutive de ces reptiles », explique le Dr Krister Smith, du Senckenberg Research Institute de Francfort.

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Les plus anciens pythons jamais découverts sont vieux de plus de 47 millions d’années. Crédits : Senckenberg

Cette nouvelle espèce de python évoluait donc en « Europe » à son époque. Toutefois, ces grands serpents ont ensuite disparu du continent européen pendant un certain temps avant de réapparaître durant au Miocène, il y a 23 à 5 millions d’années. « Puis, alors que le climat mondial a recommencé à se refroidir, les pythons ont de nouveau disparu d’Europe », poursuit le chercheur.

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Le crâne de l’un des pythons découverts. Crédits : Musée d’État de Hesse Darmstadt

Il est également à noter que si les pythons modernes évoluent aujourd’hui dans des environnements différents de ceux des boas, des parents anatomiquement très similaires, Messelopython freyi cohabitait de son côté avec des boas primitifs tels que Eoconstrictor fischeri. « Ainsi, nous devons revoir la thèse selon laquelle ces deux groupes de serpents se faisaient concurrence, les rendant incapables de partager le même habitat », conclut le paléontologue.

Vous retrouverez tous les détails de l’étude dans la revue Biology Letters.