HD 118203 planète Grande Ourse
Vision d'artiste d'un super-Jupiter froid dans le système HD 118203. Il s'agit d'une planète gazeuse extrêmement massive qui orbite autour de son étoile sur une orbite six fois supérieure à celle de la Terre. Les astronomes pensent qu'elle a des températures très basses. Crédits : UMK

Découverte d’une planète dans la constellation de la Grande Ourse

Notre galaxie, la Voie lactée, regorge de mondes encore inconnus. Les astronomes, équipés de télescopes toujours plus puissants, ne cessent de lever le voile sur ces exoplanètes. Une nouvelle découverte vient d’ailleurs s’ajouter à cette longue liste : une planète géante, onze fois plus massive que Jupiter, isolée dans la célèbre constellation de la Grande Ourse.

Un télescope historique

Cette découverte majeure est le fruit de plusieurs années d’observations réalisées par une équipe internationale d’astronomes qui est principalement basée à l’Université Nicolas Copernic de Torun, en Pologne.

Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs ont utilisé un instrument d’observation pour le moins inattendu : le télescope Draper, un appareil historique datant de la fin du 19e siècle. Ce télescope, doté d’une optique en verre argenté, était à l’époque à la pointe de la technologie. Son choix, bien qu’inhabituel de nos jours, témoigne de l’ingéniosité des chercheurs qui ont su tirer parti des capacités de cet instrument, malgré son âge avancé, pour mener à bien leurs observations.

En observant pendant plusieurs années les variations de la lumière émise par une étoile située dans la Grande Ourse, les astronomes ont mis en évidence un léger mouvement de cette étoile. Ce mouvement, appelé vitesse radiale, est caractéristique de la présence d’une planète en orbite autour de l’étoile. En effet, la force gravitationnelle exercée par la planète sur l’étoile entraîne un léger balancement de cette dernière. C’est en analysant ces variations de vitesse que les chercheurs ont pu déterminer la présence d’une planète géante invisible à l’œil nu.

télescope Draper planète
Le télescope Draper, construit en 1891 en mémoire du physicien spectroscopique américain Henry Draper, décédé prématurément. Crédits : Andrzej Romanski/UMK

Un système planétaire complexe

Cette planète, dont la masse atteint onze fois celle de Jupiter, la plus grosse planète de notre système solaire, fait le tour de son étoile mère en quatorze ans et se trouve à six unités astronomiques de celle-ci. Cela représente environ 900 millions de km.

Ce n’est également pas la première fois que des planètes sont découvertes autour de cette étoile baptisée HD 118203. En effet, une autre géante gazeuse, deux fois plus massive que Jupiter, avait déjà été détectée en 2006. La découverte de cette nouvelle planète révèle donc un système planétaire complexe, où deux géantes gazeuses cohabitent.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche sur les systèmes planétaires multiples. Les chercheurs vont désormais pouvoir étudier en détail ce système afin de mieux comprendre les processus de formation et d’évolution des planètes géantes. Les observations futures, réalisées avec des télescopes plus puissants, permettront peut-être d’obtenir des images directes et d’en apprendre davantage sur leur composition atmosphérique.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.