Une équipe d’astronomes annonce la découverte d’une énorme planète encore intacte évoluant autour d’une naine blanche beaucoup plus petite. Une première qui, selon les chercheurs, nous ouvre un tout nouveau champ de recherche exoplanétaire.
Lorsqu’une étoile de type Soleil prend de l’âge, elle se met à enfler jusqu’à devenir une géante rouge. Lorsqu’elle arrive en fin de vie, l’étoile expulse finalement ses couches de gaz extérieures, perdant jusqu’à 80% de sa masse. Elle ne laisse alors derrière elle qu’un noyau dense, un cadavre d’étoile appelé « naine blanche ». C’est ainsi que finira notre Soleil dans dix milliards d’années environ.
Au cours de ce processus, tous les objets situés à proximité sont généralement engloutis et réduits en cendres. Dans notre système, nous savons par exemple que Mercure, Vénus, la Terre et probablement Mars seront avalées par le Soleil dans quelques milliards d’années. D’où l’intérêt de cette nouvelle découverte.
Un système inédit
Grâce au satellite TESS et au télescope Spitzer, de la NASA, des astronomes assurent en effet avoir identifié une planète intacte évoluant très près d’une naine blanche. Les détails de leurs travaux sont publiés dans la revue Nature.
Appelée WD 1856 b, cette planète de la taille de Jupiter est environ sept fois plus grande que la naine blanche (WD 1856 + 534), un membre éloigné d’un système à trois étoiles qui n’est que 40% plus grand que la Terre. Cette planète en fait le tour toutes les 34 heures, soit plus de soixante fois rapidement que Mercure orbite autour de notre Soleil. Vous retrouverez tout ce beau monde à environ quatre-vingts années-lumière, dans la constellation du Dragon.
Migration vers l’intérieur
La question est : comment une telle planète a-t-elle bien pu se retrouver là ? « Le processus de création de la naine blanche détruit normalement les planètes proches, et tout ce qui se rapproche plus tard est généralement déchiré par l’immense gravité de l’étoile« , rappelle en effet Andrew Vanderburg, de l’Université du Wisconsin-Madison. « Or, WD 1856 b, pourtant très proche de sa naine blanche, réussit malgré tout à rester en un seul morceau« .
Pour les chercheurs, WD 1856 b devait initialement évoluer sur une orbite au moins cinquante fois plus éloignée de son emplacement actuel. Elle s’est donc rapprochée de son étoile par la suite, d’une manière ou d’une autre, une fois celle-ci passée de géante rouge à naine blanche. Quant à savoir pourquoi et comment, les chercheurs l’ignorent encore, mais ils soupçonnent un jeu d’interactions avec d’autres planètes.
Dans un commentaire indépendant, Steven Parsons, de l’Université de Sheffield, a déclaré que la découverte nous offrait « la perspective alléchante de détecter des mondes supplémentaires dans ce système dans le futur« .
WD 1856 + 534 n’étant située qu’à seulement 82 années-lumière, les effets gravitationnels de ces potentielles autres planètes sur la naine blanche pourraient en effet être détectables depuis la Terre. « Ce système ouvre donc un tout nouveau champ de recherche exoplanétaire« , conclut-il.
