Découverte d’un nouvel organe caché au centre de la tête humaine

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Crédits : Valstar et al., Radiothérapy ans oncology, 2020

Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié un « nouvel organe » : un ensemble de glandes salivaires bilatérales auparavant inaperçues dans le nasopharynx humain. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Radiotherapy and oncology.

Le corps humain est une machine incroyablement complexe qui, encore aujourd’hui, continue de nous étonner. Prenons les organes. Pour la grande majorité, ils représentent un ensemble de tissus concourant à la réalisation d’une fonction physiologique. En adoptant cette définition, nous avons longtemps pensé que le corps humain comptait 78 organes (hommes et femmes confondus).

Or, cette liste « officielle » a récemment été revue à la hausse. Il y a trois ans, par exemple, des chercheurs de l’University Hospital Limerick ont en effet suggéré de considérer le mésentère comme un nouvel organe du corps humain.

De nouvelles glandes salivaires

Plus récemment, des chercheurs néerlandais ont fait une découverte anatomique surprise, isolant ce qui semble être un nouvel ensemble de glandes salivaires nichées à l’arrière du nasopharynx.

Ces dernières auraient été identifiées alors que les médecins examinaient des patients souffrants d’un cancer de la prostate avec un PSMA PET-scan. Concrètement, cette machine, associée à des injections de glucose radioactif, permet de mettre en évidence les tumeurs présentes dans le corps.

Jusqu’à présent, nous pensions que les humains développaient trois ensembles de glandes salivaires dites « majeures » : les glandes parotides, sous-maxillaires et sublinguales. Ces dernières produisent la salive essentielle au fonctionnement de notre système digestif. Nous savons qu’il existe également environ un millier de glandes salivaires supplémentaires dites « mineures », autrement dit microscopiques, situées dans toute la cavité buccale et le tractus aérodigestif.

Ceci dit, ce nouvel ensemble de glandes, isolées précisément derrière le nez et au-dessus du palais, près du centre de la tête humaine, appartiendrait à la première catégorie. Elles ont été nommées « glandes tubariennes » par les médecins, en référence à leur emplacement anatomique (au-dessus du torus tubarius).

La découverte de ces glandes tubariennes n’est pas un cas isolé. En effet, elles ont été observées dans les scans PSMA PET / CT d’une centaine de patients examinés durant l’étude. Elles ont également été identifiés sur deux cadavres – un homme et une femme.

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L’emplacement de glandes tubariennes, le « nouvel organe » du corps humain. Crédits : Institut néerlandais du cancer

Une cible potentiellement « sensible » à la radiothérapie

Comment pourrait-on les avoir manquées durant tout ce temps ? Difficile à dire. Les chercheurs soulignent que les structures, situées sous la base du crâne, ne sont pas très accessibles. D’après eux, il serait même impossible de les distinguer par d’autres moyens que les nouvelles techniques d’imagerie PSMA-PET / CT. Il est également possible qu’elles aient été remarquées auparavant, mais finalement confondues avec d’autres ensembles de glandes.

Naturellement, des recherches supplémentaires menées par d’autres équipes seront nécessaires pour confirmer cette nouvelle découverte. Si tel est le cas, nous pourrons alors déterminer leurs véritables fonctions. les chercheurs soulignent également que ces nouvelles structures devront être considérées dans le cadre des traitements de radiothérapie pour les patients atteints de cancer, les glandes salivaires étant en effet très sensibles à ce type d’approche.