Une nouvelle espèce de silésauridé, un groupe de reptiles ayant vécu il y a environ 237 millions d’années, a été identifiée à partir de restes fossilisés découverts dans le sud du Brésil. Nommée Gondwanax paraisensis, elle représente une avancée significative dans notre compréhension des ancêtres des dinosaures et de l’évolution des reptiles pendant la période du Trias.
Les Silésauridés : un lien entre reptiles et dinosaures
Les silésauridés sont un groupe éteint de reptiles du Trias qui sont souvent considérés comme des cousins des dinosaures. Ces derniers ont émergé après les silésauridés et ont évolué à partir de lignées plus avancées.
Les silésauridés et les dinosaures partagent un ancêtre commun, mais ils présentaient plusieurs différences notables.
Sur le plan morphologique, notamment, les Silésauridés avaient souvent un corps allongé avec un cou et des membres longs adaptés à une locomotion quadrupède. De plus, certains présentaient des traits anatomiques uniques comme un quatrième trochanter naissant, ce qui n’est commun à aucun autre dinosaure. Il s’agit d’une protubérance osseuse qui est présente sur le fémur de certains reptiles et oiseaux. Situé à l’arrière du fémur, il servait de point d’attache pour les muscles qui aident à la locomotion, notamment en fournissant une force supplémentaire pour le mouvement des membres arrière.
Les dinosaures, en revanche, ont développé une grande variété de formes corporelles et de caractéristiques morphologiques au fil de leur évolution. Ils présentent souvent des adaptations spécifiques, comme des membres arrière robustes pour la course, des formes de corps variées et des structures osseuses différentes.
Une découverte cruciale
Gondwanax paraisensis n’est donc pas un dinosaure, mais un silésauridé. Ses fossiles ont été récupérés dans la formation de Santa Maria, une région riche en histoire géologique, située à Rio Grande do Sul, au Brésil. Ce nouvel ajout à la famille des silésauridés souligne l’importance de la région dans l’étude des reptiles préhistoriques. La découverte de cette espèce enrichit notre connaissance des silésauridés, un groupe dont plusieurs aspects de l’anatomie et de l’évolution demeurent encore mal compris.
« Il existe plusieurs aspects de l’anatomie des silésauridés qui sont obscurs ou peu étudiés », explique le Dr Rodrigo Temp Müller, paléontologue à l’Université fédérale de Santa Maria. « Ce problème est en partie dû à la rareté des fossiles plus complets, qui se limitent généralement aux éléments des membres postérieurs. »
D’après les analyses, ce silésauridé se distingue par plusieurs caractéristiques anatomiques. Il s’agit notamment du plus ancien silésauridé connu à posséder trois vertèbres sacrées (vertèbres qui forment le sacrum, une partie de la colonne vertébrale située entre la région lombaire et la queue ). Il s’agit d’une caractéristique généralement observée chez des formes plus avancées.


Un aspect fascinant de cette découverte est la cooccurrence de Gondwanax paraisensis et d’une autre espèce silésauridé, Gamatavus antiquus, dans la même zone. Cela constitue la plus ancienne preuve de sympatrie (groupe d’espèces vivant dans une même zone géographique) parmi les silésauridés d’Amérique du Sud, suggérant que ces deux espèces vivaient côte à côte et pouvaient avoir développé des comportements différents pour s’adapter à leur environnement commun.
Cette cohabitation pourrait avoir conduit à une différenciation de niche, où chaque espèce occupait un rôle distinct dans l’écosystème, ce qui est essentiel pour comprendre les dynamiques de l’écologie triassique.
