Des paléontologues ont fait une découverte remarquable en identifiant une nouvelle espèce de mammifère préhistorique jusqu’alors inconnue qui se classait parmi les plus grandes de son époque. Les restes partiels de cette espèce nouvellement baptisée Patagomaia chainko ont été initialement trouvés dans une ferme de la province de Santa Cruz, située dans la vaste région de Patagonie, à la pointe méridionale de l’Amérique du Sud.
Un mammifère de la taille d’un renard
Les chercheurs estiment que cette nouvelle découverte, qui remonte à environ 70 millions d’années pendant l’âge maastrichtien du Crétacé supérieur, offre un nouvel éclairage sur l’évolution des mammifères. L’analyse des fossiles a en effet révélé que Patagomaia chainko appartenait à un groupe appelé Theria qui englobe la grande majorité des mammifères et caractérisé par la mise au monde de petits vivants, à l’exclusion des rares exceptions comme l’ornithorynque et les échidnés.
Cette espèce a pu être identifiée grâce à la découverte de plusieurs fossiles dans la province de Santa Cruz, dont des éléments des membres postérieurs et du bassin. D’après les restes disponibles, les chercheurs estiment que Patagomaia était un mammifère de taille moyenne, comparable en dimension au renard andin moderne qui atteint environ 1,2 m de long. La masse corporelle de Patagomaia est estimée entre environ 2,7 et 26 kilogrammes, avec une moyenne d’environ quatorze kilogrammes. Cela place ainsi cette créature parmi les plus grands mammifères mésozoïques connus.
Ces animaux sont en effet généralement considérés comme des animaux insectivores de petite taille qui ressemblent à des musaraignes et ont des habitudes nocturnes. Cette vision traditionnelle a néanmoins récemment évolué grâce à des découvertes qui ont considérablement accru la disparité écologique et morphologique de nos ancêtres, dont certains spécimens avaient la taille d’un chien.

L’hémisphère sud en avant-scène
Cette découverte remet également en question l’idée précédente selon laquelle les mammifères de l’hémisphère sud ont atteint une taille corporelle significative seulement après l’extinction massive essuyée il y a environ 66 millions d’années. Alors que les mammifères de l’hémisphère nord ont augmenté leur taille après cet événement, cet animal suggère que ceux de l’hémisphère sud ont atteint une grande taille à la fin du Crétacé, précédant ainsi leurs homologues du nord.
La découverte renforce ainsi l’idée que l’hémisphère sud a servi de berceau à l’évolution des groupes de mammifères modernes. Elle indique en effet que des étapes cruciales de leur évolution, notamment celles liées à la taille corporelle, ont eu lieu dans cette région du monde qui faisait autrefois partie du supercontinent Gondwana. À cette époque, les mammifères de l’hémisphère nord vivaient quant à eux dans le supercontinent Laurasia.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Scientific Reports.
