Découverte macabre de 20.000 poussins de manchots Adélie morts de faim !

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Un désastre similaire incluant la mort de la progéniture de 20.000 couples de manchots Adélie s’était déjà produit durant l’hiver 2013. Les chercheurs du CNRS qui surveillaient la colonie y avaient incriminé des conditions climatiques inattendues, qui, de lien de causes à effets, avaient provoqué la mort de faim de milliers de manchots. Aujourd’hui, c’est seulement deux manchots survivants qui furent retrouvés parmi des milliers de cadavres. 

C’est la désastreuse découverte effectuée par l’équipe de scientifiques français du CNRS qui avait eu pour charge depuis 2010 de surveiller la colonie. Cette dernière s’était établie sur l’île de Petrels, en terre Adélie (Antarctique) et comptabiliserait près de 18.000 couples ! La découverte macabre de nouveau-nés affamés et d’oeufs non éclos aurait pour origine le détachement d’un iceberg géant, conduisant les parents à rechercher leur nourriture à une plus grande distance du lieu de reproduction. Les bébés seraient ainsi morts de faim.

Après la naissance des nouveau-nés, les couples ont pour habitude de se séparer : pendant que l’un part à la recherche de nourriture, l’autre reste s’occuper de leur progéniture. Au bout de 3 semaines de développement, les besoins nutritifs des bébés étant trop importants, les deux parents s’engagent tous deux à la quête de nourriture. Les nouveau-nés se retrouvent donc généralement tout seuls et se regroupent ensemble jusqu’au retour des adultes. Malheureusement, cette année-là et pour la deuxième fois, les parents de cette colonie ne sont jamais revenus. Qu’a bien t-il pu se passer ?

Crédit : Y Ropert-Coudert/CNRS/IPEV

Encore une fois, l’importante étendue de glace entre le lieu de reproduction et les côtes océaniques aurait été inattendue pour les manchots Adélie adultes. Non revenus à temps, les nouveau-nés seraient morts de faim ou de froid, leurs plumes n’étant pas encore imperméables et les épisodes de pluie verglaçante étant plus nombreux ces dernières années. Yan Ropert-Coudert, chercheur au CNRS explique que le détachement du glacier Mertz en 2010 aurait modifié « la configuration de la mer », favorisant une accumulation de glace importante et accroissant de 110 km la distance à parcourir par les parents.

Alors qu’un tel désastre n’avait jamais été observé en 50 ans d’observation, les spécialistes quantifient maintenant ce genre d’événement au nombre de deux en 4 ans ! Le phénomène, s’interposant dans le cycle reproductif de l’espèce, pose de réels problèmes quant à sa survie ! Les chercheurs comptent sur la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines en Antarctique (CCAMLR) à venir, pour définir un espace marin protégé dans l’est de l’Antarctique.

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