Une équipe d’archéologues annonce avoir exhumé le squelette d’un homme tué par l’éruption meurtrière du Vésuve il y a près de deux mille ans sur une ancienne plage d’Herculanum. D’après eux, la victime tentait visiblement de rejoindre la mer au moment de la catastrophe.
L’éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C. aura dévasté plusieurs anciennes villes romaines, notamment Pompéi, Stabiae, Oplontis et Herculanum, projetant dans le ciel une énorme colonne de roches en fusion et de cendres chaudes. D’après les spécialistes, entre 2000 et 3000 personnes auraient ensuite rapidement succombé aux retombées de ces matériaux incandescents (les coulées pyroclastiques).
Plus récemment, une équipe de chercheurs est tombée sur l’une de ces victimes. Son corps était enterré sur l’une des anciennes plages d’Herculanum, dans la baie de Naples, à environ treize kilomètres au nord-ouest de Pompéi. Cette zone en particulier n’avait pas été fouillée depuis les années 1980. Ces travaux ont été rendus possibles grâce au soutien financier du Packard Humanities Institute, aux États-Unis.
Soufflé sur place
Les archéologues pensent que l’homme fuyait les « abris à bateaux » de la ville (où l’on stockait des filets et du matériel de pêche) lorsqu’il a été submergé par le nuage « pyroclastique » de l’éruption ayant englouti Herculanum. « Lorsque le nuage pyroclastique est arrivé à plus de 100 km/h, la température était supérieure à 500 °C« , souligne Francesco Sirano, directeur du parc archéologique d’Herculanum. « Il faisait si chaud que tout ce qui vivait s’est vaporisé immédiatement, comme cet homme. »
Cet homme, qui ne portait pas d’uniforme et ne semble pas avoir été un soldat, avait entre 40 et 45 ans au moment de son décès. Les archéologues pensent qu’il était peut-être un citoyen romain de la ville balnéaire.
À en juger par ses restes squelettiques, il se dirigeait probablement vers la mer, mais faisait face à la côte au moment de succomber, probablement pour faire face au nuage de gaz chaud et de débris volcaniques.
À côté de son squelette, l’équipe est également tombée sur les restes d’une boîte en bois visiblement transportée dans un sac en tissu par ce même homme. À l’intérieur se trouvaient ses biens les plus précieux, dont ce qui ressemble à un anneau. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour le déterminer avec précision.
La nouvelle victime était également entourée de débris carbonisés, dont des arbustes, des racines d’arbres, des poutres de toit et des fragments de panneaux en bois provenant probablement de maisons.
Les analyses de cette nouvelle victime du Vésuve sont toujours en cours. Les archéologues auront ici l’occasion d’appliquer les dernières techniques scientifiques, y compris la photogrammétrie 3D. Cela nous révèlera un véritable instantané de la tragédie, et de nouvelles perspectives sur l’éruption et la vie quotidienne de ces anciens habitants d’Herculanum.