Découverte en France de l’un des plus importants gisements d’œufs de dinosaures du monde

Crédits : S.G ET T.TORTOSA

Dans la réserve naturelle de Sainte-Victoire, sur la commune de Beaurecueil, une équipe de paléontologues annonce la découverte de l’un des plus importants gisements d’œufs de dinosaures du monde.

Des centaines d’œufs de dinosaures datant d’il y a environ 74 millions d’années auraient ainsi été découverts, rapporte La Provence. À l’époque, ce qui allait devenir l’une des plus célèbres montagnes de France se situait plus au Sud, vers le Maroc, où rivières et lacs habillaient les sommets. Après les crues, certains dinosaures retournaient pondre sur les berges. Celles-ci se sont finalement transformées en argiles, si bien que le grès correspond aujourd’hui au lit des rivières. Quant aux bancs calcaires, « c’est le fond des lacs », explique Thierry Tortosa, paléontologue et conservateur de la réserve.

Des centaines d’œufs, mais aussi des squelettes de dinosaures ont été découverts dans un talus d’environ 90 m². Celui-ci vient d’être modélisé en 3D et chaque œuf y sera répertorié. Quant aux fouilles, « on va plâtrer, puis faire une tranchée autour et retirer le bloc, pour dégager les os au labo », poursuit Thierry Tortosa. Pour l’heure, on ne sait pas quelles espèces sont ici concernées, mais la forme générale permet au moins de distinguer les œufs de carnivores, un peu plus longs de ceux des herbivores qui sont eux plus ronds. Parmi les squelettes se trouvent ceux d’Arcovenator, un petit théropode qui pouvait atteindre les 6 mètres de long. Des vertèbres de Rhabdodon auraient également été découvertes. Cet ornithopode herbivore pouvait mesurer 4 mètres de long pour 1,80 de haut.

Les fouilles se poursuivent actuellement au gré de la météo. Quant au lieu exact de la trouvaille, il est évidemment tenu secret pour ne pas entraver les recherches. Les découvertes pourraient par ailleurs être nombreuses.

On en apprend en effet tous les jours. Rappelons, par exemple, qu’une étude suggérait il y a quelques semaines que les œufs de dinosaures non aviaires mettaient non pas de 11 à 85 jours pour éclore – comme les oiseaux modernes – mais de 3 à 6 mois. Une incubation prolongée qui aurait joué un rôle dans leur disparition à la fin de la période du Crétacé, il y a 65,5 millions d’années.