Découverte en France de gravures d’animaux vieilles de 14 000 ans

Crédits : INRAP

Des archéologues ont récemment découvert, à Angoulême, plusieurs gravures d’animaux vieilles d’au moins 14 000 ans. Des pièces incroyables qui seront prochainement présentées au public.

C’est lors de fouilles menées dans le quartier de la gare d’Angoulême, que des archéologues de l’Inrap ont exhumé il y a quelques semaines une plaquette de grès (25 x 18 centimètres, pour 3 centimètres d’épaisseur) sur laquelle figurent un cheval (sans tête) et quatre autres animaux. Probablement deux autres chevaux, une espèce de cervidé (lui aussi sans tête), et un aurochs. Les analyses suggèrent que ces œuvres ont été « dessinées » il y a environ 14 000 ans. Soit à la fin du Paléolithique.

Des motifs encore figuratifs

Cette période, notent les chercheurs, correspond à celle dite de l’Azilien. Ce qui est très surprenant, en soi. « L’art azilien est en effet souvent considéré comme une rupture, marquant un abandon du figuratif au profit de l’abstraction », explique l’Inrap. « Trouver des chevaux et d’autres animaux dessinés à cette période de l’Azilien récent, c’est exceptionnel, ajoute Valérie Feruglio, spécialiste de l’art préhistorique. Cela décale de 2 000 ans la persistance des représentations figuratives à cette époque ».

Concernant la méthode, on note que les artistes de l’époque (du Paléolithique supérieur au Mésolithique ancien) se servaient généralement de fins outils en pierre insérés dans des poignées faites d’os ou de bois. D’où la précision de ces gravures. La plus visible reste celle du cheval sans tête (sur la dalle cassée), qui occupe la moitié de la surface de la première face. On distingue même de très fines incisions censées représenter le pelage de l’animal. Le reste du corps est également très réaliste. Pour les autres animaux en revanche, il faut avoir un œil d’expert.

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Un morceau de la dalle gravée. On distingue le corps du cheval. Crédits : Denis Gliksman/Inrap

Des ancĂŞtres en pleine transition

On note par ailleurs que plusieurs dizaines de milliers de silex taillés et près de 400 pointes de flèches avaient déjà été retrouvés dans cette même zone, où Homo Sapiens chassait encore à l’époque. Les découvertes de grattoirs, également, laissent à penser que ces humains préparaient et mangeaient la viande directement sur place.

Les chercheurs soulignent également le fait que nos ancêtres étaient à cette époque en train de vivre une « transition climatique », passant de l’ère glaciaire à un climat tempéré. « Cela bouleversait leur mode de vie », note Miguel Biard, archéologue à l’Inrap, en charge du chantier de fouilles d’Angoulême.

Pour les intéressé·e·s, notez que la découverte sera présentée au grand public à Angoulême durant les Journées nationales de l’archéologie (JNA). Une conférence à ce sujet se tiendra le 15 juin prochain.

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