Découverte d’une planète à trois soleils

Crédits : ESO / L. Calçada / M. Kornmesser

Une équipe d’astronomes annonce la découverte d’une planète insérée dans un système à trois étoiles à seulement 23 années-lumière de la Terre. Les détails de l’étude sont publiés sur le serveur arXiv.

Une planète à trois soleils

Ce n’est pas première fois qu’une telle configuration est observée. Nous avons en effet déjà repéré au moins une autre planète dans un système à trois étoiles, mais il s’agit d’une géante gazeuse éloignée de plus de 300 années-lumière. Ici, c’est différent. D’une part, parce que cette exoplanète – baptisée LTT 1445Ab – est de type rocheux. Et d’autre part, parce qu’elle évolue à une distance beaucoup plus proche de la Terre, à seulement 23 années-lumière. De quoi faciliter les observations futures.

« Si vous vous teniez à la surface, vous verriez un grand soleil orange et deux soleils rouge orangé beaucoup plus petits au loin, explique Jennifer Winters, du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et principale auteure de l’étude. L’étoile principale aurait l’air vraiment grosse dans le ciel. Elle est très proche. Les deux autres sont beaucoup plus éloignées. Elles auraient l’air environ 100 fois plus lumineuses que Vénus et à peu près de la même taille dans le ciel ».

LTT 1445Ab, un peu plus grande que la Terre, s’inscrit plus précisément dans un système à trois naines rouges. Celles-ci, plus petites que le Soleil, sont plus instables, mais ont une durée de vie beaucoup plus longue. Ces étoiles représentent au passage plus de 75 % de toutes les étoiles de la Galaxie. Inutile en revanche d’espérer y trouver la vie. La planète évolue en effet à environ un tiers de la distance qui sépare le Soleil de Mercure. Autrement dit, il doit y faire très, très chaud.

planète étoiles
Le système à trois étoiles. La nouvelle planète a été découverte en orbite autour de l’étoile « A ». Crédits : télescope spatial Hubble

Étudier l’atmosphère des planètes proches

Cette nouvelle découverte, permise grâce aux données recueillies par la mission TESS  de la NASA, reste néanmoins très importante d’un point de vue astrobiologique. Sa distance, très proche de la Terre, pourra en effet permettre des études de suivi par la prochaine génération d’instruments. On pense notamment au James Webb Telescope, dont le lancement est prévu pour 2021.

« Nous ne savons pas encore si les atmosphères des planètes sont capables de survivre à l’environnement hautement irradié d’une naine rouge lorsque celle-ci est très jeune, poursuit en effet la chercheuse. Cette découverte nous offre une opportunité incroyable de pouvoir étudier cela ». La planète se positionnant parfois entre la Terre et son étoile, la lumière de cette dernière pourrait ici nous permettre d’analyser la composition de son atmosphère. Si tant est qu’il y en ait une (on n’en sait rien encore).

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