Découverte d’une nouvelle espèce d’hippocampe pygmée

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Crédits : Richard Smith/Université de Leeds

Une récente étude détaille la découverte d’une toute nouvelle espèce d’hippocampe pygmée. C’est également la première identifiée dans l’océan Indien.

Nous sommes en 2017. Alors qu’elle explore la baie sud-africaine de Sodwana, l’instructrice de plongée Savannah Nålu Olivier repère une créature surprenante : un minuscule hippocampe. Elle prend alors des photographies du poisson, pas plus gros que son ongle, qu’elle envoie à Richard Smith, un expert des hippocampes pygmées, alors accompagné du biologiste Louw Claassens. Une rapide analyse des clichés suffit alors aux deux chercheurs pour confirmer qu’il s’agit d’une toute nouvelle espèce.

« C’est comme trouver un kangourou en Norvège »

Jusqu’à présent, seules sept espèces d’hippocampes pygmées étaient connues. L’une d’elles a été repérée au Japon, tandis que les six autres ont été observées dans le triangle de Corail, une zone de l’océan Pacifique comprenant les eaux entourant la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et les îles Salomon. Cette espèce sud-africaine nouvellement découverte est donc le premier hippocampe pygmée identifié dans l’océan Indien, alors que ses plus proches parents évoluent à plus de 8 000 km de distance.

« C’est comme trouver un kangourou en Norvège », explique Richard Smith au National Geographic.

Les chercheurs, qui détaillent leurs travaux dans la revue ZooKeys, ont nommé le petit poisson Hippocampus nalu, en référence à l’instructrice de plongée à l’origine de sa découverte.

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Un spécimen juvénile. Crédits : Richard Smith

Deux centimètres de long à l’âge adulte

Physiquement, à l’âge adulte, ces petits hippocampes arborent une couleur miel et une queue tirant sur le rouge leur permettant de se fondre dans les algues et le sable qui tapissent leur environnement naturel. Ils présentent également de petites épines pointues sur le dos, tandis que les autres espèces connues d’hippocampes pygmées arborent des épines à bout plat.

En outre, les quelques spécimens prélevés en mer l’ont été dans des zones très exposées à la houle. Ce qui est surprenant, dans la mesure où toutes les autres espèces ont été observées bien à l’abri, protégées par des récifs coralliens. Côté taille, ces créatures, si elles ont la chance de survivre assez longtemps, pourront atteindre une taille maximale de deux centimètres de long.

Cette étude « démontre qu’il y a encore de nombreuses découvertes à faire dans les océans, même dans les eaux peu profondes près de la côte », a récemment déclaré au National Geographic Thomas Trnski, directeur des sciences naturelles au Auckland Museum en Nouvelle-Zélande.

Vers une meilleure protection des hippocampes

Pour rappel, la très grande majorité des hippocampes sont aujourd’hui menacés partout dans le monde en raison des activités humaines. Citons notamment le chalutage de fond ou encore la surpêche. En conséquence, plusieurs espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN.

Cependant, aucun hippocampe pygmée ne figure à ce jour sur cette liste. Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils ne sont pas menacés, mais simplement que les données les concernant sont à ce jour insuffisantes. D’où l’importance de cette nouvelle découverte qui pourrait permettre, à terme, de juger de leur statut et, si besoin, de mettre en place des moyens de conservation efficaces.