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Découverte d’une nouvelle espèce de baleine

Crédits : tpsdave / Pixabay

En 2014, une étrange baleine retrouvée échouée avait d’abord été identifiée à une certaine espèce de baleine, mais de trop nombreuses différences ont poussé un biologiste américain à approfondir ses recherches, lesquelles ont confirmé qu’il s’agissait bien là d’une nouvelle espèce.

Si depuis quelques décennies, il avait été rapporté plusieurs apparitions de baleines plus petites et plus sombres que les autres, l’existence d’une nouvelle espèce n’avait jamais pu être prouvée. Jusque-là en tout cas, puisque c’est désormais chose faite. En juin 2014, une étrange baleine s’est échouée sur l’île de Saint-Georges, en Alaska (États-Unis). « Le melon (organe de tissu gras occupant une grande partie de la tête) était très prononcé et elle avait un nez plus long qu’un beluga » raconte Christian Hagenlocher, le professeur de biologie à l’origine qui a découvert la baleine, dans son blog.

L’animal avait alors, dans un premier temps, été identifié comme une baleine à bec bérardie de Baird du genre berardius. Mais de plus amples recherches et examens ont montré de nombreuses différences avec l’espèce en question. Alors, « des photos ont été envoyées à des biologistes marins d’Anchorage, en Alaska« , raconte le professeur en biologie. Parmi ces différences, une peau trop sombre, une nageoire dorsale trop grande comparée aux deux espèces de berardius répertoriées (bérardie d’Arnoux et bérardie de Baird), et une taille trop petite pour un spécimen adulte.

Le biologiste américain Phillip Morin s’est donc associé avec une équipe internationale de scientifiques, lesquels ont découvert qu’il s’agissait là d’une nouvelle espèce de baleine à bec du genre berardius dans le pacifique nord. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Marine Mammal Science. Ensemble, ils ont procédé à des analyses génétiques sur 178 baleines de Baird échouées ou conservées dans des musées. Sur ces 178 baleines étudiées, huit se sont avérées faire partie de cette nouvelle espèce, avec parmi elles, une qui est exposée au museum d’Histoire naturelle de Los Angeles, un squelette suspendu au plafond d’une école d’Alaska, trois spécimens échoués à Hokkaido (Japon) en 2013, et la baleine retrouvée en 2014 sur l’île de Saint-Georges (Alaska).

« Les différences génétiques et la petite taille indiquent que la baleine noire est assez distinctive pour représenter une nouvelle espèce« détaille l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique dans un communiqué. Pas encore reconnue, cette nouvelle espèce n’a donc toujours pas de nom, puisqu’il faut patienter jusqu’à un dernier examen lequel confirmera probablement qu’il s’agit d’une nouvelle espèce, une « espèce très rare » comme le déclare le scientifique Phillip Morin. « Elle nous rappelle à quel point nous devons en apprendre davantage sur l’océan et même sur ses plus grands habitants« .

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