Découverte d’une molécule pour mettre fin à la résistance aux antibiotiques ?

Crédits : stevepb/Pixabay

Une équipe de chercheurs canadiens explique avoir mis au point une molécule synthétique qui pourrait être la clé pour mettre fin à la résistance aux antibiotiques, l’un des principaux enjeux sanitaires de ces prochaines années.

La résistance aux antibiotiques est un problème sérieux et mondialement reconnu. Selon un rapport d’une commission spéciale créée au Royaume-Uni en 2014, des bactéries résistantes aux médicaments pourraient tuer 10 millions de personnes d’ici 2050. Les bactéries résistantes aux antibiotiques infectent chaque année 2 millions de personnes rien qu’aux États-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), et au moins 23 000 de ces cas sont mortels. En outre, l’OMS signale qu’il y a environ 480 000 cas de tuberculose multirésistante dans le monde chaque année. En bref, la résistance aux antibiotiques est un problème que nous devons résoudre le plus rapidement possible. Heureusement, un certain nombre de groupes travaillent sur la question, avec une variété d’approches.

Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports début novembre, une équipe de chercheurs du Département de biochimie et de médecine moléculaire de l’UdeM, au Canada, explique avoir exploré une méthode qui pourrait bloquer le transfert de gènes de résistance aux antibiotiques. Les chercheurs se sont ici concentrés sur la prévention d’un mécanisme qui permet de coder des gènes de résistance aux antibiotiques sur des plasmides — qui sont des fragments d’ADN qui peuvent porter des gènes qui codent les protéines qui rendent les bactéries résistantes aux médicaments. Concrètement, ils ont découvert où s’effectue le transfert des plasmides. Se faisant, ils ont ainsi pu concevoir des molécules chimiques plus puissantes qui réduisent le transfert de plasmides porteurs de gènes et résistants aux antibiotiques.

Pendant ce temps, d’autres chercheurs se concentrent sur une meilleure compréhension de la façon dont les bactéries travaillent afin de développer des méthodes pour les rendre plus sensibles aux antibiotiques. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) ont déjà investi plus de 14 millions de dollars pour financer la recherche sur le sujet, et nous pourrions bientôt voir ces efforts se concrétiser. Cela prendra du temps, évidemment, mais cela pourrait aider à accélérer le rythme de production de nouveaux médicaments.

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