Découverte d’une exoplanète autour d’une jeune étoile proche

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Crédits : NASA

Une équipe d’astronomes annonce avoir identifié la présence d’une exoplanète autour de l’une des plus jeunes étoiles connues. Une découverte intéressante qui pourrait nous en apprendre davantage sur la jeunesse de notre propre système.

AU Microscopii (AU MIC), située à environ 32 années-lumière, est une jeune et petite étoile âgée de seulement 22 millions d’années. À titre de comparaison, le Soleil est environ deux fois plus grand et affiche 4,6 milliards d’années au compteur.

Nous savons également depuis le début des années 2000 que AU MIC possède un disque de débris qui s’étend de 35 à 210 unités astronomiques (une UA équivaut à environ 150 millions de km). Dès lors, les astronomes se sont naturellement demandés si une ou plusieurs planètes pouvaient se former à l’intérieur.

Finalement, le satellite TESS (transition Transitioning Exoplanet Survey), de la NASA, en a isolé une en 2018. Ces données ont ensuite été confirmées par des études de suivi faites avec le télescope Spitzer, désormais au repos. Ces travaux font aujourd’hui l’objet d’une publication dans la revue Nature.

Une géante de gaz très proche de son étoile

Cette nouvelle exoplanète – qui vient d’être baptisée AU MIC b – présente une taille similaire à celle de Neptune. Et, comme Neptune, il s’agit d’une géante de gaz. Néanmoins, les ressemblances s’arrêtent là. AU MIC b est en effet trois fois plus massive (soit environ 58 masses terrestres).

En outre, si nous savons que Neptune préfère évoluer dans les parties froides et sombres du système solaire (30,1 UA tout de même), bouclant un tour du Soleil en 164,79 années terrestres, cette exoplanète évolue très près de son étoile, bouclant une révolution en 8,46 jours. Autrement dit, AU MIC b est plus proche de son étoile que ne l’est Mercure du Soleil.

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Illustration d’artiste de l’étoile AU Microscopii et sa planète nouvellement découverte. Crédits : NASA

Éclairer la formation du système solaire

La jeunesse et la proximité de ce système en fait une cible de choix pour étudier la manière dont se forment les systèmes planétaires.

« Cette étoile n’a probablement pas encore eu le temps de former de petites planètes rocheuses, explique en effet Thomas Barclay, de l’Université du Maryland (États-Unis). Cela nous donne une chance d’analyser ce qui aurait pu se produire avant que nos propres planètes terrestres, comme la Terre et Vénus, n’intègrent le système solaire ».

Les chercheurs comptent notamment se concentrer sur la composition atmosphérique de ce nouveau monde. Partant du principe que certains produits chimiques ne peuvent en effet se former qu’à certaines distances d’une étoile, la présence de telle ou telle substance pourrait alors nous indiquer où la planète s’est formée, et si elle a migré depuis sa formation.