Découverte d’une enzyme améliorant le traitement de la maladie de Parkinson

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Les scientifiques de l’Université de Manchester et de York ont découvert une nouvelle enzyme qui pourrait rendre un médicament utilisé pour traiter la maladie de Parkinson moins cher et plus rapide à produire. L’enzyme a été trouvée dans de l’Aspergillus oryzae, un champignon utilisé pour fabriquer de la sauce soja.

L’impact que cette enzyme pourrait provoquer serait surtout au niveau de la classe des médicaments que l’on nomme inhibiteurs de monoamine-oxydase (MAO). Ces médicaments sont utilisés comme antidépresseurs, mais aussi pour traiter de la maladie de Parkinson. On retrouve pour cette dernière le médicament Rasagiline qui augmente une substance dans le cerveau qui affecte la fonction motrice en réduisant les tremblements involontaires. Le médicament fonctionne à la fois au stade préliminaire et avancé de la maladie et est particulièrement utile pour traiter les symptômes non moteurs de la maladie comme la fatigue.

L’équipe de chercheurs, dirigée par le professeur de biologie chimique du Manchester Institute of Biotechnology Nick Turner, a identifié un nouveau biocatalyseur (élément qui déclenche les réactions chimiques indispensables à la vie, un catalyseur naturel) nommé RedAm ayant une propriété particulière qui accélère le processus d’amination réductrice : une réaction chimique de synthèse d’amines substituées à partir d’une amine de départ et de composés carbonylés.

La découverte d’une enzyme permettrait d’accélérer la production de médicaments pour lutter contre la maladie de Parkinson, mais pas que. / Crédits Pixnio

« C’est une découverte très excitante à la fois chimique et pharmaceutique. C’est la première enzyme de ce type qui possède ces propriétés et qui a le potentiel pour améliorer la production de plusieurs médicaments primordiaux », signale Turner.

L’amination réductrice est une méthode importante pour la synthèse d’amines chirales, des composés chimiques importants pour la production de produits pharmaceutiques. La découverte de l’enzyme RedAm va permettre de synthétiser des amines chirales plus facilement, notamment pour les médicaments comme Rasagiline, et aura un impact positif sur la main d’œuvre et les coûts nécessaires pour produire des amines chirales.

Une analyse des médicaments approuvée par la America’s Food and Drug Administration a révélé que près de 40 % des nouvelles entités chimiques contiennent un ou plusieurs blocs de construction d’amine chirale. La nouvelle enzyme RedAm pourra peut-être devenir essentielle pour améliorer la fabrication de nombreux médicaments autre que pour la maladie de Parkinson.

Il n’y a pour l’instant aucun remède pour éliminer cette maladie, les médicaments ne manquent pas pour en limiter et contrôler les symptômes, mais seul Rasigiline traite de la maladie. Au Royaume-Uni, 127 000 personnes en sont atteintes et celle-ci est considérée comme le deuxième trouble neurodégénératif le plus fréquent dans le monde. Peut-être que cette enzyme et les études qui suivront permettront d’en apprendre plus sur la maladie et de trouver un traitement concret pour en limiter les symptômes.