Découverte d’un lien (troublant) entre le trouble bipolaire et la maladie de Parkinson

parkinson
Crédits : Pixabay

De nouvelles recherches suggèrent que les patients bipolaires ont sept fois plus de risques de développer la maladie de Parkinson. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Neurology.

La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative qui se caractérise par la destruction des neurones à dopamine de la substance noire du cerveau. La maladie, qui touche environ 160 000 personnes en France, est diagnostiquée en moyenne à 55 ans, et touche 1,5 homme pour une femme. Les principaux symptômes sont une difficulté à contrôler ses mouvements (akinésie), une rigidité des membres et des tremblements au repos. Des problèmes cognitifs apparaissent ensuite. Les causes de cette maladie sont pour l’heure inconnues. C’est en grande partie la raison pour laquelle il n’y a pas de remède.

De son côté, le trouble bipolaire se caractérise par des fluctuations épisodiques de l’humeur, de la concentration ou des niveaux d’énergie. Ses causes sont également en grande partie inconnues.

Ce que nous apprend cette nouvelle étude, c’est que ces deux troubles, bien distincts, seraient intimement liés. « Des études précédentes ont montré une relation entre la dépression et la maladie de Parkinson, mais peu d’études ont examiné s’il existait une relation entre le trouble bipolaire et la maladie de Parkinson », a déclaré Mu-Hong Chen, de l’Hôpital général des vétérans de Taipei à Taiwan.

Parkinson
Des nouvelles causes de la maladie de Parkinson ? Crédits : Pixabay

7 fois plus de risques

Pour ces travaux, les chercheurs ont examiné les dossiers de milliers de personnes dans la base de données de recherche de Taiwan sur l’assurance maladie. Est ressorti un premier groupe de 56 340 personnes, chez qui on avait diagnostiqué un trouble bipolaire entre 2001 et 2009. Les chercheurs ont également mis en évidence un second groupe de 225 360 personnes qui n’avaient jamais été diagnostiquées avec le trouble.

Au départ, aucune de ces personnes – du premier ou du second groupe – n’avait reçu un diagnostic de Parkinson. Les chercheurs ont ensuite suivi les dossiers de ces personnes jusqu’à la fin de l’année 2011 pour voir combien avaient par la suite reçu un diagnostic de Parkinson. Ils ont alors constaté que 0,7 % des patients atteints de troubles bipolaires avaient fini par développer la maladie. Soit une personne sur 140. Tandis que 0,1 % des personnes qui ne souffraient pas de troubles bipolaires ont développé la maladie. Soit une personne sur 1 000 environ.

Les chercheurs notent par ailleurs que ces tendances persistent même en contrôlant les effets potentiels des médicaments antipsychotiques prescrits contre le trouble bipolaire, connus pour provoquer des symptômes semblables à la maladie de Parkinson. Des recherches supplémentaires seront bien évidemment nécessaires pour déterminer le véritable lien unissant ces deux conditions. Ce faisant, nous pourrions alors maximiser nos chances de pouvoir tester de nouveaux traitements potentiels.

Source

Articles liés :

Se faire opérer de l’appendicite augmenterait les risques de développer la maladie de Parkinson

Celle qui peut sentir l’odeur de la maladie de Parkinson

Votre simple smartphone pourrait détecter la maladie de Parkinson