Quand on évoque les dinosaures, des images de créatures gigantesques et terrifiantes nous viennent immédiatement à l’esprit. Pourtant, la paléontologie nous réserve parfois de belles surprises. Récemment, une équipe de chercheurs a mis au jour au Japon les restes d’un petit dinosaure aux allures de gnome, bien loin des stéréotypes que nous nous faisons de ces reptiles disparus.
Un dinosaure hors norme
Le nouveau dinosaure, baptisé Sasayamagnomus saegusai, a été découvert dans la ville de Tamba-Sasayama, au Japon. À première vue, rien ne le prédestinait à faire sensation dans le monde scientifique. Avec ses quatre-vingts centimètres de long et ses dix kilogrammes, il avait à peine la taille de deux chats. Néanmoins, c’est justement cette petite taille et ces caractéristiques inhabituelles qui ont intrigué les paléontologues.
Contrairement à ses cousins nord-américains, plus connus pour leurs imposantes cornes et leurs grandes collerettes, Sasayamagnomus ne possédait en effet aucune de ces caractéristiques emblématiques des cératopsiens. Il arborait plutôt une petite crête sur le dos qui lui donnait un air quelque peu maladroit. Les analyses ont révélé qu’il s’agissait probablement d’un jeune individu, encore en pleine croissance.
Un témoin de la grande migration
La découverte de Sasayamagnomus saegusai au Japon bouleverse nos conceptions sur la répartition géographique des cératopsiens. Traditionnellement associés aux paysages arides de l’Amérique du Nord, ces dinosaures à cornes semblent en effet avoir eu une distribution bien plus vaste à l’époque du Crétacé. La présence de Sasayamagnomus en Asie aux côtés d’autres espèces similaires découvertes en Chine suggère que ces dinosaures ont pu suivre des corridors écologiques qui favorisaient leur migration. Cela soulève ainsi de nouvelles questions passionnantes sur les facteurs qui ont pu influencer la distribution géographique des cératopsiens. Les variations climatiques, la formation de ponts terrestres ou encore la disponibilité de ressources alimentaires ont pu jouer un rôle déterminant dans ces migrations.
En comparant les caractéristiques anatomiques et les âges géologiques des différentes espèces de cératopsiens, les paléontologues pourront reconstituer plus précisément les routes migratoires empruntées par ces dinosaures et mieux comprendre les mécanismes évolutifs qui ont conduit à leur diversification.
Enfin, cette découverte met en lumière la diversité des formes que pouvaient prendre les dinosaures. Loin d’être des créatures uniformes, les cératopsiens ont évolué de manière très variée, donnant naissance à des espèces aux morphologies très différentes. Sasayamagnomus est un exemple parfait de cette diversité et démontre que les dinosaures étaient bien plus complexes et surprenants que ce que l’on imaginait.
Les détails de l’étude sont publiés dans Papers in Palaeontology.