Découverte de guêpes « parasites » vieilles de plusieurs millions d’années

guêpe parasite
Crédits : Capture YouTube / NPG Press

Les endoparasites ne datent pas d’hier. Une équipe de chercheurs annonce en effet la découverte en France de quatre nouvelles espèces de guêpes parasitaires datant de 66 à 23 millions d’années. Vous les retrouverez à l’intérieur de « cocons » de mouches fossilisés.

La nature est parfois cruelle. Certaines espèces ont en effet évolué pour habiter le corps des autres, se nourrissant de leurs fluides intérieurs avant – une fois pleinement développés – de tuer leur hôte pour pouvoir s’échapper. On appelle ces organismes les endoparasites. Mais depuis quand ce comportement existe-t-il ? Une récente étude publiée dans Nature Communications nous offre la plus ancienne preuve de ce comportement parasitaire, du moins chez les guêpes.

Ces insectes sont nouveaux pour la science. Sur plus de 1 500 cocons analysés – obtenus au Musée d’histoire naturelle de Bâle et au Musée suédois d’histoire naturelle – 55 étaient parasités par quatre nouvelles espèces de guêpes anciennes. Baptisées Enomorphia resurrecta, Xenomorphia handschini, Coptera anka et Palaeortona quercyensis, elles étaient « toutes sur le point de partir », peut-on lire dans l’étude. En remontant un peu l’histoire, on imagine alors une femelle guêpe venir pondre ses œufs dans le cocon de la mouche, puis une larve grandir en se nourrissant des entrailles du pauvre insecte qui finira par mourir. L’histoire s’arrête ici, du moins pour ces guêpes. Une fois pleinement développées, celles-ci auraient pu sortir pour chercher un partenaire.

Pour identifier ces quatre espèces, les chercheurs de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) en Allemagne expliquent ici avoir utilisé une nouvelle technique de balayage puissante. « Nous avons utilisé un synchrotron, un type d’accélérateur de particules, pour générer des rayons X intenses afin de réaliser des tomographies à haut débit [coupes de corps solides] de 1 510 échantillons en une semaine seulement », explique à Gizmodo Thomas van de Kamp. « Le détail de la préservation de nombreuses guêpes était tout simplement exceptionnel ».

Comme quoi, au même titre que de nouveaux instruments plus puissants pourront nous permettre de sonder l’Univers plus précisément et profondément dans le domaine de l’astronomie, de nouvelles techniques d’imagerie de pointe pourraient désormais nous permettre une étude complètement nouvelle de fossiles oubliés dans les musées. En témoigne cette étude : quelques surprises peuvent toujours se cacher à l’intérieur.

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