Découverte de la galaxie la plus vieille et lointaine jamais détectée

Crédits : Caltech / Nasa

Une équipe d’astronomes de l’Institut de technologie de Californie vient de découvrir la galaxie la plus lointaine et la plus vieille jamais détectée. Elle est âgée de 13,2 milliards d’années, soit lorsque l’Univers n’avait que 5 % de son âge actuel, et se comporte encore comme une jeune galaxie.

Elle s’appelle EGS8p7, et elle est née il y a 13,2 milliards d’années, dans le jeune Univers aujourd’hui âgé de 13,8 milliards d’années. Elle a d’abord été repérée par les télescopes Hubble et Spitzer, avant d’être plus précisément étudiée avec le spectromètre MOSFIRE (le spectrographe multi-objet dans le proche infrarouge) à l’Observatoire Keck, à Hawaï. Fait étonnant, cette galaxie ne devrait pas être visible.

« La galaxie que nous avons observée, EGS8p7, qui est exceptionnellement lumineuse, pourrait être alimentée par une population d’étoiles inhabituellement chaudes, et elle pourrait avoir des propriétés spéciales qui lui ont permis de créer une grosse bulle d’hydrogène ionisé beaucoup plus tôt que ce qui est possible pour les galaxies plus typiques de cette époque », a expliqué dans un communiqué Sirio Belli, un chercheur de l’Institut de technologie de Californie (Caltech).

À l’époque où s’est formée cette galaxie, l’Univers en était à un stade où il était rempli d’un brouillard d’hydrogène absorbant le rayonnement émis par les toutes jeunes galaxies, ce qui aurait dû la rendre invisible. L’Univers a ensuite connu une phase dite de « réionisation » où il s’est éclairci pour devenir transparent.

Comment expliquer sa visibilité ? Dans la revue The Astrophysical Journal, les chercheurs à l’origine de cette découverte expliquent que cette phase de réionisation n’a peut-être pas été uniforme. « Certains objets sont si brillants qu’ils forment des bulles d’hydrogène ionisé, mais ce processus n’est pas cohérent dans toutes les directions », explique Adi Zitrin de l’Institut de technologie de Californie. Une de ces bulles d’hydrogène ionisé a donc pu être formée par les étoiles très chaudes d’EGS8p7.

Le lancement en avril 2018 du James Webb Space Telescope (JWST), qui viendra remplacer Hubble et sera 100 fois plus puissant, devrait permettre d’en savoir plus sur cette période de réionisation et de la dater avec précision.

Source : Nasa, S&A, Techtimes