Découverte de la galaxie la plus lointaine jamais détectée à ce jour

Crédits © NASA / ESA / P. Oesch (université Yale).

Une équipe internationale de chercheurs annonce avoir découvert, à l’aide des télescopes spatiaux Hubble et Spitzer la galaxie la plus lointaine jamais détectée à ce jour.

C’est un nouveau record de distance pulvérisé par Hubble. GN-z11, de son petit nom, devient aujourd’hui la galaxie la plus lointaine jamais observée à ce jour. Située dans la constellation de la Grande Ourse, avec une masse estimée à 1 milliard de fois celle du Soleil, elle est apparue il y a 13,4 milliards d’années, soit 400 millions d’années seulement après le Big Bang. Un véritable joyau découvert dans l’immensité de l’univers qui n’avait que 3% de son âge actuel.

Et pour faire cette découverte, il aura fallu pousser le célèbre télescope dans ses retranchements, et user de sa caméra la plus récente, installée en 2009. L’équipe menée par Pascal Oesch (Université de Yale) s’est en effet servie de l’instrument WFC3 (Wide Field Camera 3) pour mesurer la distance de GN-z11 par spectroscopie en mesurant directement son redshift (décalage spectral vers le rouge produit par l’expansion cosmique). Les données sont sans appel; la jeune et lumineuse GN-z11 se situe 200 millions d’années plus tôt dans l’histoire cosmique que le précédent record, à 13,4 milliards d’années-lumière de distance. Une prouesse technique et une découverte très, très surprenante.

Car oui, au-delà de l’excitation, de nombreuses questions se posent, et un constat demeure. Comme le concède Ivo Labbé, lui aussi de l’université de Leyde : « La découverte de GN-z11 nous montre que notre connaissance du jeune Univers est encore très limitée « . En effet, la découverte d’une galaxie aussi jeune et lumineuse (pour son âge) est étonnante, étant donné que des travaux antérieurs avaient suggéré que des galaxies aussi brillantes ne devaient pas exister si tôt dans la vie de l’Univers. GN-z11 n’est peut-être pas très grande (environ 25 fois plus petite que votre Voie Lactée), et ne possède que 1% en masse des étoiles de notre galaxie, mais à l’intérieur, les étoiles se forment à un taux 20 fois supérieur au taux actuel de notre galaxie. C’est d’ailleurs cette intense formation d’étoiles qui rend GN-z11 suffisamment, et étonnamment brillante. Comme le résume Garth Illingworth (université de Californie à Santa Cruz), « il est stupéfiant qu’une galaxie si massive ait existé seulement 200 à 300 millions d’années après la formation des premières étoiles. Il faut vraiment une croissance rapide et une production d’étoiles sur un rythme élevé pour avoir formé si tôt une galaxie d’un milliard de masses solaires. « 

Cette observation laisse présager de jolies découvertes par le télescope Webb, le digne successeur de Hubble, qui prendra ses quartiers dès 2018. Ce géant de plus de 6 tonnes disposera d’un miroir collecteur de lumière de 6,5 mètres de diamètre, contre 2,4 pour Hubble. Couplé au télescope WFIRST (Wide Field Infrared Survey Telescope) de la NASA, ils devront, à eux deux, explorer en détail cette zone de l’Univers peuplée des toutes premières galaxies, et nous promettre de futures très belles découvertes.

Source : SpaceTelescope