Découverte de fossiles de « mille-pattes » inconnus vieux de 300 millions d’années

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Un visiteur des falaises de fossiles de Joggins, en Nouvelle-Écosse, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, a mis la main sur plusieurs fossiles de diplopodes (mille-pattes) datant de 300 millions d’années. Il pourrait s’agir d’espèces inconnues jusqu’ici.

Les falaises fossilifères de Joggins, en Nouvelle-Écosse (est canadien) constituent un site paléontologique de choix pour l’époque du carbonifère, un système géologique du Paléozoïque (354 à 290 millions d’années), abritant le registre fossilifère le plus complet des formes de vie terrestres de cette époque. Vous y trouverez des restes et des traces des premiers animaux et des forêts tropicales humides qui vivaient à l’époque, pour la plupart intacts.

Il y a quelques mois, alors qu’il se promenait le long de ces falaises, un visiteur mis la main sur plusieurs petits fossiles de diplopodes [plus connus sous le nom de « mille-pattes »]. L’oeil averti, la paléontologue Melissa Grey, qui fut la première à analyser les vestiges, comprit que les spécimens étaient uniques. Elle prit alors contact avec un expert au musée d’histoire naturelle de Cleveland, Joe Hannibal.

En analysant les diplopodes au laboratoire de chimie de l’Université Mount Allison, à Sackville, recouvrant les fossiles de chlorure d’ammonium, un procédé qui blanchit le spécimen et permet de distinguer plus clairement les différentes structures de l’organisme, les deux chercheurs ont alors déterminé qu’il s’agissait probablement d’une à trois espèces différentes, jusqu’alors inconnues, vieilles d’environ 300 millions d’années. «C’est toujours excitant lorsqu’on tombe sur quelque chose de nouveau », se réjouit Melissa Grey.

Les découvertes de fossiles sont en effet passionnantes. Il y a 365 millions d’années, le monde subissait sa 2e extinction massive : une série d’extinctions entraînant la disparition de 70 % des espèces animales, mais essentiellement marines. Les plantes et les arthropodes ont été peu affectés. Cause probable : une importante glaciation aurait entraîné la baisse du niveau des océans. Sur les terres, la vie était donc incroyablement bien établie, et en plein essor. La flore et la faune étaient néanmoins, à bien des égards, très différentes de ce que nous connaissons aujourd’hui.

De nombreuses espèces sont en effet de très grande taille, certains miles-pattes pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de long. L’une des raisons principales est le taux d’oxygène important à cette époque (2 fois plus qu’aujourd’hui). C’est d’ailleurs la période de la vie sur terre où il y a le plus d’oxygène. Par ailleurs, le climat est chaud et humide, un autre facteur idéal pour les arthropodes.

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