Découverte d’un mosasaure à « l’apparence démoniaque »

mosasaure
Crédits : Racksuz/iStock

Des chercheurs ont récemment dévoilé la découverte d’une nouvelle espèce de mosasaure, un « lézard de mer géant », jusqu’ici inconnu, ayant vécu à l’époque des dinosaures. L’animal, qui figurait au sommet de la chaîne alimentaire de son époque, était doté d’un ensemble de dents « en forme de poignard ».

Des caractéristiques faciales particulières

Les mosasaures, des reptiles marins qui ont existé à la fin du Crétacé supérieur, entre environ 100 et 66 millions d’années, étaient des prédateurs redoutables. Leur anatomie était caractérisée par des corps allongés, des membres palmés et des mâchoires puissantes munies de dents acérées. Ces créatures étaient hautement spécialisées et complètement adaptées à la vie aquatique.

La nouvelle espèce, nommée Khinjaria acutus, a été décrite grâce à la découverte de fossiles fouillés dans les mines de phosphate de Sidi Chennane, au Maroc. Ils datent de l’âge maastrichtien, la dernière étape du Crétacé supérieur, soit environ 72 à 66 millions d’années.

Les caractéristiques distinctives de Khinjaria acutus comprennent des dents avant en forme de poignard et un visage court, contrastant avec l’arrière du crâne très allongé. Les chercheurs ont qualifié cette espèce de « bizarre » en raison de ses caractéristiques faciales particulières lui conférant une apparence « démoniaque ».

Le nom de l’espèce fait d’ailleurs référence à ces dents, avec « khinjar » signifiant « poignard » en arabe et « acutus » se traduisant par « tranchant » en latin.

mosasaure
Une reconstitution montre l’espèce de mosasaure nouvellement décrite, Khinjaria acutus. Ce redoutable prédateur marin a vécu à l’époque maastrichtienne qui a eu lieu il y a environ 72 millions à 66 millions d’années. Crédits : Nicholas Longrich and al./Cretaceous Research.

Un prédateur au sommet

Les fossiles permettent d’estimer que ce mosasaure mesurait probablement 7 à 7,6 mètres de long. Nick Longrich, paléontologue à l’Université de Bath au Royaume-Uni, qui a dirigé l’étude, souligne que l’animal était probablement un prédateur supérieur dans son écosystème marin. Ce dernier était caractérisé par une abondance exceptionnelle de plancton et de petits poissons avec une diversité remarquable de prédateurs marins tels que les mosasaures.

Notez d’ailleurs que le Maastrichtien supérieur du Maroc a produit la faune de mosasauridés la plus diversifiée connue, toutes époques et tous lieux confondus.

mosasaure
Un diagramme montrant la taille de Khinjaria acutus par rapport à celle d’un plongeur humain à titre de comparaison. Crédits : Nicholas Longrich and al./Cretaceous Research.

Cette découverte soulève également des questions sur la structure des écosystèmes marins à la fin du Crétacé et suggère qu’ils étaient en plein essor avant l’extinction massive qui a éradiqué les reptiles marins et les dinosaures.

La découverte de Khinjaria acutus enrichit notre compréhension des écosystèmes marins de la fin du Crétacé, révélant une faune diversifiée et des prédateurs spécialisés évoluant dans un environnement riche. Ce mosasaure, avec ses caractéristiques singulières, témoigne de la complexité et de l’efficacité des adaptations des reptiles marins avant l’extinction massive qui a marqué la fin de leur règne. Ces nouvelles données nous poussent à réévaluer l’évolution des écosystèmes marins et à explorer les conditions qui ont permis une telle biodiversité à une époque de grands changements climatiques et géologiques.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Cretaceous Research.