Des neuroscientifiques ont récemment fait une découverte surprenante qui pourrait transformer notre compréhension du sommeil et de ses troubles associés.
Le rôle sous-estimé de l’hippocampe
Le sommeil humain est généralement divisé en trois étapes principales, chacune caractérisée par des schémas distincts d’activité cérébrale. La première étape, appelée N1, marque le début de l’endormissement, tandis que la deuxième étape voit nos muscles se détendre progressivement et notre activité cérébrale ralentir davantage. La troisième étape, souvent considérée comme la plus importante pour la récupération et la croissance du corps, est le sommeil profond pendant lequel des ondes cérébrales longues et lentes dominent accompagnées de courtes périodes d’activité appelées fuseaux.
Traditionnellement, ces fuseaux étaient attribués à un seul circuit cérébral reliant le thalamus (centre du cerveau) au cortex externe. Cependant, une étude menée par des chercheurs de l’Université de Californie suggère que l’hippocampe, une région du cerveau généralement associée à la mémoire, pourrait également jouer un rôle clé dans la génération de ces ondes cérébrales pendant le sommeil profond.
Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en utilisant des techniques avancées d’imagerie cérébrale, telles que l’électroencéphalographie (EEG), pour enregistrer et analyser les schémas d’ondes cérébrales chez des participants pendant leur sommeil. En observant les données, ils ont remarqué une corrélation entre l’activité de l’hippocampe et la génération des ondes cérébrales caractéristiques du sommeil profond, notamment les fuseaux. Ils ont alors constaté que l’activité de l’hippocampe était synchronisée avec ces schémas d’ondes cérébrales, suggérant un lien potentiel entre cette région du cerveau et la régulation du sommeil profond.
De plus, en menant des expériences sur des modèles animaux et en manipulant sélectivement l’activité de l’hippocampe, les chercheurs ont pu démontrer que les altérations de cette région du cerveau avaient un impact direct sur la génération des ondes cérébrales du sommeil profond. Cette manipulation expérimentale a renforcé l’hypothèse selon laquelle l’hippocampe joue un rôle actif dans la modulation de l’activité cérébrale pendant cette phase spécifique.
Quelles implications pour le sommeil ?
En mettant en lumière l’implication de l’hippocampe dans la génération des fuseaux, cette étude offre de nouvelles perspectives sur la manière dont le sommeil soutient le traitement de la mémoire pendant le repos nocturne. En outre, cette découverte pourrait avoir des implications importantes pour la recherche et le traitement des troubles du sommeil. Comprendre comment l’activité de l’hippocampe influence le sommeil profond pourrait en effet ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter les troubles, en ciblant spécifiquement cette région du cerveau.
À l’avenir, l’équipe de recherche espère explorer davantage le potentiel thérapeutique de la modulation de l’activité hippocampique pour améliorer à la fois la qualité du sommeil et la fonction cognitive. Ces recherches pourraient ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine et offrir de l’espoir pour ceux qui souffrent de troubles du sommeil, ouvrant la voie à des interventions plus ciblées et efficaces pour améliorer la santé et la qualité de vie.
Les détails de l’étude sont publiés dans Scientific Reports.