Un chamois congelé depuis 400 ans retrouvé dans les Alpes

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Crédits : Esercito Italiano

Un alpiniste est récemment tombé sur le corps d’un chamois mort il y a 400 ans dans les Alpes italiennes. Son corps avait été partiellement exposé suite au recul d’un glacier.

Au 17e siècle, un chamois est mort à Val Aurina, dans les Alpes italiennes, avant que son corps ne soit recouvert de neige. Au fil des années, plusieurs couches se sont accumulées et compressées pour former un petit glacier. Avec le réchauffement des températures, ce dernier a reculé, libérant finalement le corps du pauvre animal 400 ans plus tard. C’est l’alpiniste et champion de ski italien Hermann Oberlechner, alors en pleine randonnée, qui a fait la découverte à plus de 3200 mètres d’altitude.

«Seule la moitié du corps de l’animal était exposée», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Sa peau, complètement glabre, ressemblait à du cuir; je n’avais jamais rien vu de tel. J’ai immédiatement pris une photo de l’animal et l’ai envoyée au garde forestier du parc. Ensemble nous avons alors informé le ministère du Patrimoine culturel».

Pour déplacer le chamois, le ministère a contacté le corps d’armée alpine, l’infanterie de montagne de l’armée italienne. L’animal a été placé dans un coffre spécialement conçu par l’Eurac Research (un institut d’étude sur les momies), que des soldats ont accroché à un hélicoptère. La dépouille a ensuite été transportée au laboratoire de conservation d’Eurac à Bolzano (Italie) où elle est stockée à -5°C.

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Crédits : Esercito Italiano

Apprendre à conserver les momies congelées

Les chercheurs prévoient maintenant de s’appuyer sur cette momie pour apprendre à mieux préserver l’ADN ancien. «Notre objectif est d’utiliser des données scientifiques pour développer un protocole de conservation valable au niveau mondial pour les momies de glace», explique Albert Zink, directeur de l’Institut d’études sur les momies d’Eurac Research en Italie. «C’est la première fois qu’une momie animale est utilisée de cette manière».

Nous savons que le fait d’être enseveli dans la glace permet la préservation des tissus du corps concerné, et donc son ADN. Ces informations génétiques sont évidemment précieuses. En revanche, il suffit que les températures se réchauffent un peu pour que toutes ces informations se désintègrent.

Aussi les chercheurs de l’Eurac Iceman ont déterminé quelles pourraient être les conditions de conservation optimales pour garder toutes ces momies de glace intactes. Ce chamois sera donc l’occasion de tester ce protocole. Il sera également question d’analyser précisément la manière dont les conditions extérieures peuvent altérer son ADN.

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La tête du chamois (renversée). Crédits : Esercito Italiano

Ces données pourront s’avérer très utiles pour l’avenir. En effet, avec le changement climatique, nous savons que tous les glaciers du monde sont en recul. Au cours de ces prochaines années, d’autres cadavres anciens pourraient donc être libérés des glaces, chacun contenant des clés génétiques du passé.