Une découverte archéologique récente en Allemagne a enthousiasmé les chercheurs du monde entier : une chambre funéraire celtique parfaitement préservée datant de 2 600 ans. Elle a été mise au jour près de la ville de Riedlingen, dans le Land de Bade-Wurtemberg. Cette nouvelle fouille exceptionnelle offre aux archéologues une occasion rare d’étudier les pratiques funéraires des Celtes, un peuple mystérieux dont la civilisation s’étendait sur une vaste partie de l’Europe.
Une chambre funéraire exceptionnelle
Cette chambre funéraire a été découverte au centre d’un énorme tumulus, un monticule de terre et de pierres élevé au-dessus de la tombe. D’un diamètre de 65 mètres et d’une hauteur de 6 mètres, ce dernier abritait une structure en bois de chêne massif d’une taille impressionnante de 3,4 mètres de large sur 4 mètres de long.
Ce qui rend cette découverte d’autant plus unique, c’est l’état exceptionnel de préservation du bois grâce aux conditions humides des eaux souterraines et des aquifères qui ont permis de protéger le bois de l’exposition à l’oxygène, l’un des principaux facteurs de dégradation des matériaux organiques. Une telle préservation est rare, car les structures en bois des tombes anciennes se décomposent normalement en quelques décennies.
L’analyse de cette chambre, construite avec des matériaux robustes, fournit un aperçu précieux des techniques de construction utilisées par les Celtes. Ce monticule est l’un des rares tumulus princiers identifiés, ce qui suggère que l’individu enterré était une personne d’une grande importance sociale, un membre de l’élite celtique. Ces tumulus étaient souvent réservés à l’inhumation de dirigeants ou de figures importantes dans les sociétés celtiques du sud-ouest de l’Allemagne entre 620 et 450 av. J.-C..
Des restes humains et des traces de pillage
Malgré sa construction robuste, le tumulus a été pillé par des voleurs de tombes dans l’Antiquité. Des fouilles ont révélé qu’ils avaient creusé des tunnels et percé un trou dans le plafond de la chambre funéraire. Cette intrusion pourrait expliquer l’absence de biens funéraires de valeur dans la tombe. Toutefois, des objets retrouvés dans les tunnels, comme des clous, suggèrent la présence d’un char à quatre roues enterré avec le défunt. Il s’agit d’une pratique funéraire observée dans d’autres tombes princières celtiques.
Les fouilles ont également mis en évidence des restes humains à différents endroits de la tombe. L’un des défunts retrouvés dans la chambre funéraire était un jeune homme, âgé de 15 à 20 ans, mesurant entre 1,60 et 1,68 mètre. Un autre homme, plus âgé, a été retrouvé dans une tombe plus superficielle du tumulus. Les chercheurs ont aussi trouvé des restes incinérés, datant d’environ 600 av. J.-C., enterrés sous le tumulus, ce qui suggère une continuité dans les pratiques funéraires de cette époque.
Un trésor pour la recherche archéologique
Cette découverte offre aux archéologues une occasion inédite d’étudier de près les pratiques funéraires des Celtes et d’obtenir des informations sur la structure sociale et les croyances religieuses de ces peuples. Les cernes des arbres présents dans le bois de chêne ont permis aux chercheurs de dater la chambre funéraire autour de 585 av. J.-C.. Ces éléments de datation apportent un éclairage supplémentaire sur la période de vie de cet individu et permettent de mieux situer l’époque de la construction de la tombe.
Les chercheurs continuent d’analyser les restes humains et le mobilier funéraire. Ces travaux pourraient permettre de répondre à de nombreuses questions sur l’organisation sociale des Celtes, leur mode de vie et leurs croyances. Cette découverte est donc un véritable cadeau pour l’archéologie et constitue un sujet de recherche de grande ampleur.