Une chambre cachée découverte dans la célèbre grotte de Gorham

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Crédits : gouvernement de Gibraltar

Des chercheurs ont découvert une nouvelle chambre à l’intérieur de la célèbre grotte de Gorham, à Gibraltar. Fermée au monde depuis au moins 40 000 ans, elle pourrait aider à faire la lumière sur la culture et les coutumes de nos anciens cousins Néandertaliens.

Vous la retrouverez à Gibraltar, dans le sud de la péninsule Ibérique, sur la face sud-est du rocher de Gibraltar. La grotte de Gorham doit son nom au capitaine A. Gorham, l’officier britannique qui l’a découverte en 1907. Néandertaliens et humains modernes y ont vécu pendant des millénaires, laissant derrière eux des fossiles, outils, preuves de feux de camp et autres oeuvres d’art anciennes sous la forme de motifs rayés.

Rappelons que ce complexe de grottes qui comprend notamment la grotte Vanguard, la grotte Hyaena et la grotte Bennett est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2016, justement en raison de ces témoignages exceptionnels d’occupation, certains vieux de plus de 120 000 ans.

Une nouvelle chambre découverte

Des chercheurs du Musée national de Gibraltar ont lancé en 2012 un nouveau projet visant effectuer de nouvelles mesures de ces grottes et, pourquoi pas, y trouver de nouveaux passages et de nouvelles « salles ».

Après neuf années de recherches, l’équipe dirigée par l’écologiste évolutionniste Clive Finlayson est finalement tombée sur une grande chambre tout au fond de la « grotte de l’Avant-garde », après avoir rampé à travers une faille creusée dans les sédiments. La pièce, retrouvée sur le toit même de la grotte, mesure environ treize mètres carré.

« C’est toute une chambre« , a déclaré l’écologiste au Guardian. « D’une certaine manière, c’est presque comme découvrir le tombeau de Toutankhamon : vous entrez dans un espace où personne n’est allé depuis 40 000 ans. Ça fait réfléchir, vraiment« .

grotte néandertaliens Gibraltar
Entrées du complexe de la grotte de Gorham. Crédits : gouvernement de Gibraltar

Déjà des preuves de présence humaine

Pour l’heure, les travaux d’inspection et d’analyse sont toujours en cours. L’équipe est néanmoins déjà tombée sur l’os de la patte d’un lynx, sur les vertèbres d’une hyène tachetée et sur l’humérus d’un vautour fauve. En revanche, aucune marque de découpe n’a été isolée sur ces ossements. Des rayures ont également été trouvées sur les parois de la grotte, produites par un carnivore indéterminé. Les chercheurs hésitent ici entre un ours et le lynx dont le fémur a été trouvé.

Plus intéressant encore, une grosse coquille de bulot a été trouvée dans la chambre. Or, un tel mollusque n’aurait pas été capable d’atteindre cette chambre par lui-même. La grotte se trouve en effet actuellement à environ vingt mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour les chercheurs, « il est donc assez clair que quelqu’un l’a emportée là-haut il y a quelque temps, avant 40 000 ans« .

Ailleurs dans les grottes, l’équipe a également récupéré d’autres preuves d’occupation néandertalienne comme des outils en pierre et des restes d’animaux abattus, notamment des cerfs rouges, des bouquetins, des phoques et des dauphins. Il y a quatre ans, les chercheurs étaient également tombés sur la dent de lait d’un enfant néandertalien de quatre ans. De futures découvertes pourraient ainsi jeter un nouvel éclairage sur le mode de vie de nos anciens cousins qui ont visiblement disparu il y a environ 40 000.