Il y a quelques semaines, Amazon affirmait avoir atteint plus tôt que prévu son objectif de fonctionner entièrement à l’aide d’énergies propres et renouvelables. Néanmoins, un rapport publié par un collectif d’employés va totalement à l’encontre des déclarations de la firme.
Un rapport accablant pour Amazon
Le 10 juillet 2024, le géant Amazon affirmait dans un communiqué avoir atteint en 2023 son objectif, initialement prévu pour 2030, de fonctionner complètement à l’énergie propre et renouvelable. La firme a évoqué une compensation à hauteur de 100 % de l’électricité utilisée par ses opérations (incluant les data centers) par des sources d’énergie renouvelable. Néanmoins, le collectif Amazon Employees for Climate Justice vient de publier un rapport qui va totalement à l’encontre des dires de la firme.
Le collectif d’employés dit avoir analysé la part des énergies utilisées par Amazon pour chaque data center, en comparant celles qui proviennent du solaire et de l’éolien avec celles issues du pétrole, du gaz ou du charbon. Selon les résultats obtenus, seulement 22 % des centres de données d’Amazon aux États-Unis fonctionneraient avec des énergies renouvelables.
En réalité, le géant achète des certificats d’énergie renouvelable (CER) qui fonctionnent à peu près comme les crédits carbone que nous connaissons. En somme, il est question d’une sorte de « droit de polluer » que certaines entreprises achètent à d’autres, spécialisées dans la fourniture d’énergies renouvelables.

Une simple opération de greenwashing ?
Le rapport cite en exemple Dominion Energy, un fournisseur d’électricité basé dans l’état de Virginie. Or, cette société se développe sous l’impulsion de la demande et Amazon est un de ses principaux clients. Le collectif affirme qu’il ne s’agit pas d’une expansion renouvelable, car il est question de davantage de combustibles fossiles. Le rapport met également en lumière le fait que pour compenser cette électricité, Amazon achète des certificats d’énergie renouvelable dans d’autres États comme l’Arizona ou encore le Canada. Par ailleurs, ces certificats n’ont pas vraiment de lien avec les moments durant lesquels l’énergie est utilisée. En effet, les data centers fonctionnent en continu tandis que la production d’énergie renouvelable est intermittente.
Un tel montage pose évidemment problème, surtout que le monde voit progressivement arriver l’avènement de l’intelligence artificielle, une technologie qui a la particularité d’être très énergivore. Amazon n’est d’ailleurs pas la seule firme concernée par cette demande croissante, car d’autres géants tels que Google et Microsoft sont dans le même cas. Autrement dit, nous nous trouvons potentiellement dans le cas où ces sociétés se préoccupent davantage de se donner une image verte plutôt que de considérer sérieusement les ressources et priorités en lien avec l’IA notamment.